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Catéchisme de l'Église catholique -- §1600 à §1699

§1600
Il revient aux Évêques de conférer le sacrement de l'Ordre dans les trois degrés.

LE SACREMENT DU MARIAGE

§1601
«L'alliance matrimoniale, par laquelle un vir et une femme constituent entre eux une communauté de toute la vie, ordonnée par son caractère naturel au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation des enfants, a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement» (CIC, can. 1055, § 1).

I. Le Mariage dans le dessein de Dieu

§1602
L'Écriture Sainte s'ouvre sur la création du vir et de la femme à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26-27) et s'achève sur la vision des «noces de l'Agneau» (Ap 19, 7. 9). D'un bout à l'autre l'Écriture parle du mariage et de son «mystère», de son institution et du sens que Dieu lui a donné, de son origine et de sa fin, de ses réalisations diverses tout au long de l'histoire du salut, de ses difficultés issues du péché et de son renouvellement «dans le Seigneur» (1 Co 7, 39), dans l'Alliance nouvelle du Christ et de l'Église (cf. Ep 5, 31-32).

Le mariage dans l'ordre de la création

§1603
«La communauté profonde de vie et d'amour que forme le couple a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. Dieu lui-même est l'auteur du mariage» (GS 48, § 1). La vocation au mariage est inscrite dans la nature même du vir et de la femme, tels qu'ils sont issus de la main du Créateur. Le mariage n'est pas une institution purement humaine, malgré les variations nombreuses qu'il a pu subir au cours des siècles, dans les différentes cultures, structures sociales et attitudes spirituelles. Ces diversités ne doivent pas faire oublier les traits communs et permanents. Bien que la dignité de cette institution ne transparaisse pas partout avec la même clarté (cf. GS 47, § 2), il existe cependant dans toutes les cultures un certain sens pour la grandeur de l'union matrimoniale. «Car le bien-être de la personne et de la société est étroitement lié à la prospérité de la communauté conjugale et familiale» (GS 47, § 1).

§1604
Dieu qui a créé l'homme par amour, l'a aussi appelé à l'amour, vocation fondamentale et innée de tout homme. Car l'homme est créé à l'image et à la ressemblance du Dieu (cf. Gn 1, 27) qui est lui-même Amour (cf. 1 Jn 4, 8. 16). Dieu l'ayant créé vir et femme, leur amour mutuel devient une image de l'amour absolu et indéfectible dont Dieu aime l'homme. Il est bon, très bon, aux yeux du Créateur (cf. Gn 1, 31). Et cet amour que Dieu bénit est destiné à être fécond et à se réaliser dans l'oeuvre commune de la garde de la création: «Et Dieu les bénit et il leur dit: 'Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la'» (Gn 1, 28).

§1605
Que le vir et la femme soient créés l'un pour l'autre, l'Écriture Sainte l'affirme: «Il n'est pas bon que l'homme soit seul» (Gn 2, 18). La femme, «chair de sa chair» (cf. Gn 2, 23), son égale, toute proche de lui, lui est donnée par Dieu comme un «secours» (cf. Gn 2, 18), représentant ainsi le «Dieu en qui est notre secours» (cf. Ps 121, 2). «C'est pour cela que le vir quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviennent une seule chair» (Gn 2, 24). Que cela signifie une unité indéfectible de leur deux vies, le Seigneur lui-même le montre en rappelant quel a été, «à l'origine», le dessein du Créateur (cf. Mt 19, 4): «Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair» (Mt 19, 6).

Le mariage sous le régime du péché

§1606
Tout homme fait l'expérience du mal, autour de lui et en lui-même. Cette expérience se fait aussi sentir dans les relations entre le vir et la femme. De tout temps, leur union a été menacée par la discorde, l'esprit de domination, l'infidélité, la jalousie et par des conflits qui peuvent aller jusqu'à la haine et la rupture. Ce désordre peut se manifester de façon plus ou moins aiguë, et il peut être plus ou moins surmonté, selon les cultures, les époques, les individus, mais il semble bien avoir un caractère universel.

§1607
Selon la foi, ce désordre que nous constatons douloureusement, ne vient pas de la nature du vir et de la femme, ni de la nature de leurs relations, mais du péché. Rupture avec Dieu, le premier péché a comme première conséquence la rupture de la communion originelle du vir et de la femme. Leurs relations sont distordues par des griefs réciproques (cf. Gn 3, 12); leur attrait mutuel, don propre du créateur (cf. Gn 2, 22), se change en rapports de domination et de convoitise (cf. Gn 3, 16 b); la belle vocation du vir et de la femme d'être féconds, de se multiplier et de soumettre la terre (cf. Gn 1, 28) est grevée des peines de l'enfantement et du gagne-pain (cf. Gn 3, 16-19).

§1608
Pourtant, l'ordre de la création subsiste, même s'il est gravement perturbé. Pour guérir les blessures du péché, le vir et la femme ont besoin de l'aide de la grâce que Dieu, dans sa miséricorde infinie, ne leur a jamais refusée (cf. Gn 3, 21). Sans cette aide, le vir et la femme ne peuvent parvenir à réaliser l'union de leurs vies en vue de laquelle Dieu les a créés «au commencement».

Le mariage sous la pédagogie de la Loi

§1609
Dans sa miséricorde, Dieu n'a pas abandonné l'homme pécheur. Les peines qui suivent le péché, les douleurs de l'enfantement (cf. Gn 3, 16), le travail «à la sueur de ton front» (Gn 3, 19), constituent aussi des remèdes qui limitent les méfaits du péché. Après la chute, le mariage aide à vaincre le repliement sur soi-même, l'égoïsme, la quête du propre plaisir, et à s'ouvrir à l'autre, à l'aide mutuelle, au don de soi.

§1610
La conscience morale concernant l'unité et l'indissolubilité du mariage s'est développée sous la pédagogie de la Loi ancienne. La polygamie des patriarches et des rois n'est pas encore explicitement critiquée. Cependant, la Loi donnée à Moïse vise à protéger la femme contre l'arbitraire d'une domination par le vir, même si elle porte aussi, selon la parole du Seigneur, les traces de «la dureté du coeur» de l'homme en raison de laquelle Moïse a permis la répudiation de la femme (cf. Mt 19, 8; Dt 24, 1).

§1611
En voyant l'Alliance de Dieu avec Israël sous l'image d'un amour conjugal exclusif et fidèle (cf. Os 1-3; Is 54; 62; Jr 2-3; 31; Ez 16; 23), les prophètes ont préparé la conscience du Peuple élu à une intelligence approfondie de l'unicité et de l'indissolubilité du mariage (cf. Ml 2, 13-17). Les livres de Ruth et de Tobie donnent des témoignages émouvants du sens élevé du mariage, de la fidélité et de la tendresse des époux. La Tradition a toujours vu dans le Cantique des Cantiques une expression unique de l'amour humain en tant qu'il est reflet de l'amour de Dieu, amour «fort comme la mort» que «les torrents d'eau ne peuvent éteindre» (Ct 8, 6-7).

Le mariage dans le Seigneur

§1612
L'alliance nuptiale entre Dieu et son peuple Israël avait préparé l'alliance nouvelle et éternelle dans laquelle le Fils de Dieu, en s'incarnant et en donnant sa vie, s'est uni d'une certaine façon toute l'humanité sauvée par lui (cf. GS 22), préparant ainsi «les noces de l'Agneau» (Ap 19, 7. 9).

§1613
Au seuil de sa vie publique, Jésus opère son premier signe -- à la demande de sa Mère -- lors d'une fête de mariage (cf. Jn 2, 1-11). L'Église accorde une grande importance à la présence de Jésus aux noces de Cana. Elle y voit la confirmation de la bonté du mariage et l'annonce que désormais le mariage sera un signe efficace de la présence du Christ.

§1614
Dans sa prédication, Jésus a enseigné sans équivoque le sens originel de l'union du vir et de la femme, telle que le Créateur l'a voulue au commencement: la permission, donnée par Moïse, de répudier sa femme, était une concession à la dureté du coeur (cf. Mt 19, 8); l'union matrimoniale du vir et de la femme est indissoluble: Dieu lui-même l'a conclue: «Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni» (Mt 19, 6).

§1615
Cette insistance sans équivoque sur l'indissolubilité du lien matrimonial a pu laisser perplexe et apparaître comme une exigence irréalisable (cf. Mt 19, 10). Pourtant Jésus n'a pas chargé les époux d'un fardeau impossible à porter et trop lourd (cf. Mt 11, 29-30), plus pesant que la Loi de Moïse. En venant rétablir l'ordre initial de la création perturbé par le péché, il donne lui-même la force et la grâce pour vivre le mariage dans la dimension nouvelle du Règne de Dieu. C'est en suivant le Christ, en renonçant à eux-mêmes, en prenant leurs croix sur eux (cf. Mc 8, 34) que les époux pourront «comprendre» (cf. Mt 19, 11) le sens originel du mariage et le vivre avec l'aide du Christ. Cette grâce du Mariage chrétien est un fruit de la Croix du Christ, source de toute vie chrétienne.

§1616
C'est ce que l'Apôtre Paul fait saisir en disant: «Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l'Église; il s'est livré pour elle, afin de la sanctifier» (Ep 5, 25-26), en ajoutant aussitôt: «'Voici donc que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair': ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église» (Ep 5, 31-32).

§1617
Toute la vie chrétienne porte la marque de l'amour sponsal du Christ et de l'Église. Déjà le Baptême, entrée dans le peuple de Dieu, est un mystère nuptial: il est, pour ainsi dire, le bain de noces (cf. Ep 5, 26-27) qui précède le repas de noces, l'Eucharistie. Le Mariage chrétien devient à son tour signe efficace, sacrement de l'alliance du Christ et de l'Église. Puisqu'il en signifie et communique la grâce, le mariage entre baptisés est un vrai sacrement de la Nouvelle Alliance (cf. DS 1800; CIC, can. 1055, § 2).

La virginité pour le Royaume

§1618
Le Christ est le centre de toute vie chrétienne. Le lien avec Lui prend la première place devant tous les autres liens, familiaux ou sociaux (cf. Lc 14, 26; Mc 10, 28-31). Dès le début de l'Église, il y a eu des hommes et des femmes qui ont renoncé au grand bien du mariage pour suivre l'Agneau partout où il va (cf. Ap 14, 4), pour se soucier des choses du Seigneur, pour chercher à Lui plaire (cf. 1 Co 7, 32), pour aller au devant de l'Époux qui vient (cf. Mt 25, 6). Le Christ lui-même a invité certains à le suivre en ce mode de vie dont Il demeure le modèle:

Il y a des eunuques qui le sont de naissance, dès le sein de leur mère; il y a aussi des eunuques qui le sont devenus par la main des hommes; et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes à cause du Royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre, comprenne (Mt 19, 12).

§1619
La virginité pour le Royaume des Cieux est un déploiement de la grâce baptismale, un signe puissant de la prééminence du lien au Christ, de l'attente ardente de son retour, un signe qui rappelle aussi que le mariage est une réalité de l'éon présent qui passe (cf. Mc 12, 25; 1 Co 7, 31).

§1620
Les deux, le sacrement du Mariage et la virginité pour le Royaume de Dieu, viennent du Seigneur lui-même. C'est Lui qui leur donne sens et leur accorde la grâce indispensable pour les vivre conformément à sa volonté (cf. Mt 19, 3-12). L'estime de la virginité pour le Royaume (cf. LG 42; PC 12; OT 10) et le sens chrétien du Mariage sont inséparables et se favorisent mutuellement:

Dénigrer le mariage, c'est amoindrir du même coup la gloire de la virginité; en faire l'éloge, c'est rehausser l'admiration qui est due à la virginité ... Car enfin, ce qui ne paraît un bien que par comparaison avec un mal ne peut être vraiment un bien, mais ce qui est mieux encore que des biens incontestés est le bien par excellence (S. Jean Chrysostome, virg. 10, 1: PG 48, 540A); cf. FC 16).

II. La célébration du mariage

§1621
Dans le rite latin, la célébration du mariage entre deux fidèles catholiques a normalement lieu au cours de la Sainte Messe, en raison du lien de tous les sacrements avec le Mystère Pascal du Christ (cf. SC 61). Dans l'Eucharistie se réalise le mémorial de la Nouvelle Alliance, en laquelle le Christ s'est uni pour toujours à l'Église, son épouse bien-aimée pour laquelle il s'est livré (cf. LG 6). Il est donc convenable que les époux scellent leur consentement à se donner l'un à l'autre par l'offrande de leurs propres vies, en l'unissant à l'offrande du Christ pour son Église, rendue présente dans le sacrifice eucharistique, et en recevant l'Eucharistie, afin que, communiant au même Corps et au même Sang du Christ, ils «ne forment qu'un corps» dans le Christ (cf. 1 Co 10, 17).

§1622
«En tant que geste sacramentel de sanctification, la célébration liturgique du mariage ... doit être par elle-même valide, digne et fructueuse» (FC 67). Il convient donc que les futurs époux se disposent à la célébration de leur mariage en recevant le sacrement de pénitence.

§1623
Selon la tradition latine, ce sont les époux qui, comme ministres de la grâce du Christ, se confèrent mutuellement le sacrement du Mariage en exprimant devant l'Église leur consentement. Dans la tradition des Eglises orientales, les prêtres ou évêques qui officient sont les témoins du consentement mutuel échangé par les époux (cf. CCEO, can. 817), mais leur bénédiction est nécessaire aussi à la validité du sacrement (cf. CCEO, can. 828).

§1624
Les diverses liturgies sont riches en prières de bénédiction et d'épiclèse demandant à Dieu sa grâce et la bénédiction sur le nouveau couple, spécialement sur l'épouse. Dans l'épiclèse de ce sacrement les époux reçoivent l'Esprit Saint comme Communion d'amour du Christ et de l'Église (cf. Ep 5, 32). C'est Lui le sceau de leur alliance, la source toujours offerte de leur amour, la force où se renouvellera leur fidélité.

III. Le consentement matrimonial

§1625
Les protagonistes de l'alliance matrimoniale sont un homme et une femme baptisés, libres de contracter le mariage et qui expriment librement leur consentement. «Etre libre» veut dire:

-- ne pas subir de contrainte;

-- ne pas être empêché par une loi naturelle ou ecclésiastique.

§1626
L'Église considère l'échange des consentements entre les époux comme l'élément indispensable «qui fait le mariage» (CIC, can. 1057, § 1). Si le consentement manque, il n'y a pas de mariage.

§1627
Le consentement consiste en un «acte humain par lequel les époux se donnent et se reçoivent mutuellement» (GS 48, § 1; cf. CIC, can. 1057, § 2): «Je te prends comme ma femme» -- «Je te prends comme mon mari» (OcM 45). Ce consentement qui lie les époux entre eux, trouve son accomplissement en ce que les deux «deviennent une seule chair» (cf. Gn 2, 24; Mc 10, 8; Ep 5, 31).

§1628
Le consentement doit être un acte de la volonté de chacun des contractants, libre de violence ou de crainte grave externe (cf. CIC, can. 1103). Aucun pouvoir humain ne peut se substituer à ce consentement (CIC, can. 1057, § 1). Si cette liberté manque, le mariage est invalide.

§1629
Pour cette raison (ou pour d'autres raisons qui rendent nul et non avenu le mariage: cf. CIC, can. 1095-1107), l'Église peut, après examen de la situation par le tribunal ecclésiastique compétent, déclarer «la nullité du mariage», c'est-à-dire que le mariage n'a jamais existé. En ce cas, les contractants sont libres de se marier, quitte à se tenir aux obligations naturelles d'une union antérieure (cf. CIC, can. 1071).

§1630
Le prêtre (ou le diacre) qui assiste à la célébration du mariage, accueille le consentement des époux au nom de l'Église et donne la bénédiction de l'Église. La présence du ministre de l'Église (et aussi des témoins) exprime visiblement que le mariage est une réalité ecclésiale.

§1631
C'est pour cette raison que l'Église demande normalement pour ses fidèles la forme ecclésiastiquede la conclusion du mariage (cf. Cc. Trente: DS 1813-1816; CIC, can. 1108). Plusieurs raisons concourent à expliquer cette détermination:

-- Le mariage sacramentel est un acte liturgique. Il est dès lors convenable qu'il soit célébré dans la liturgie publique de l'Église.

-- Le mariage introduit dans un ordo ecclésial, il crée des droits et des devoirs dans l'Église, entre les époux et envers les enfants.

-- Puisque le mariage est un état de vie dans l'Église, il faut qu'il y ait certitude sur le mariage (d'où l'obligation d'avoir des témoins).

-- Le caractère public du consentement protège le «Oui» une fois donné et aide à y rester fidèle.

§1632
Pour que le «Oui» des époux soit un acte libre et responsable, et pour que l'alliance matrimoniale ait des assises humaines et chrétiennes solides et durables, la préparation au mariage est de première importance:

L'exemple et l'enseignement donnés par les parents et par les familles restent le chemin privilégié de cette préparation.

Le rôle des pasteurs et de la communauté chrétienne comme «famille de Dieu» est indispensable pour la transmission des valeurs humaines et chrétiennes du mariage et de la famille (cf. CIC, can. 1063), et ceci d'autant plus qu'à notre époque beaucoup de jeunes connaissent l'expérience des foyers brisés qui n'assurent plus suffisamment cette initiation:

Il faut instruire à temps les jeunes, et de manière appropriée, de préférence au sein de la famille, sur la dignité de l'amour conjugal, sa fonction, son exercice: ainsi formés à la chasteté, ils pourront, le moment venu, s'engager dans le mariage après des fiançailles vécues dans la dignité (GS 49, § 3).

Les mariages mixtes et la disparité de culte

§1633
Dans de nombreux pays, la situation du mariage mixte (entre catholique et baptisé non-catholique) se présente de façon assez fréquente. Elle demande une attention particulière des conjoints et des pasteurs. Le cas des mariages avec disparité de culte (entre catholique et non-baptisé) une circonspection plus grande encore.

§1634
La différence de confession entre les conjoints ne constitue pas un obstacle insurmontable pour le mariage, lorsqu'ils parviennent à mettre en commun ce que chacun d'eux a reçu dans sa communauté, et à apprendre l'un de l'autre la façon dont chacun vit sa fidélité au Christ. Mais les difficultés des mariages mixtes ne doivent pas non plus être sous-estimées. Elles sont dues au fait que la séparation des chrétiens n'est pas encore surmontée. Les époux risquent de ressentir le drame de la désunion des chrétiens au sein même de leur foyer. La disparité de culte peut encore aggraver ces difficultés. Des divergences concernant la foi, la conception même du mariage, mais aussi des mentalités religieuses différentes, peuvent constituer une source de tensions dans le mariage, principalement à propos de l'éducation des enfants. Une tentation peut se présenter alors: l'indifférence religieuse.

§1635
D'après le droit en vigueur dans l'Église latine, un mariage mixte a besoin, pour sa licéité, de la permission expresse de l'autorité ecclésiastique (cf. CIC, can. 1124). En cas de disparité de culte une dispense expresse de l'empêchement est requise pour la validité du mariage (cf. CIC, can. 1086). Cette permission ou cette dispense supposent que les deux parties connaissent et n'excluent pas les fins et les propriétés essentielles du mariage et aussi que la partie catholique confirme ses engagements, portés aussi à la connaissance explicite de la partie non catholique, de conserver sa foi et d'assurer le baptême et l'éducation des enfants dans l'Église catholique (cf. CIC, can. 1125).

§1636
Dans beaucoup de régions, grâce au dialogue oecuménique, les communautés chrétiennes concernées ont pu mettre sur pied une pastorale commune pour les mariages mixtes. Sa tâche est d'aider ces couples à vivre leur situation particulière à la lumière de la foi. Elle doit aussi les aider à surmonter les tensions entre les obligations des conjoints l'un envers l'autre et envers leurs communautés ecclésiales. Elle doit encourager l'épanouissement de ce qui leur est commun dans la foi, et le respect de ce qui les sépare.

§1637
Dans les mariages avec disparité de culte l'époux catholique a une tâche particulière: «Car le mari non croyant se trouve sanctifié par sa femme, et la femme non croyante se trouve sanctifiée par le mari croyant» (1 Co 7, 14). C'est une grande joie pour le conjoint chrétien et pour l'Église si cette «sanctification» conduit à la conversion libre de l'autre conjoint à la foi chrétienne (cf. 1 Co 7, 16). L'amour conjugal sincère, la pratique humble et patiente des vertus familiales et la prière persévérante peuvent préparer le conjoint non croyant à accueillir la grâce de la conversion.

IV. Les effets du sacrement du Mariage

§1638
«Du mariage valide naît entre les conjoints un lien de par sa nature perpétuel et exclusif; en outre, dans le mariage chrétien, les conjoints sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial pour les devoirs et la dignité de leur état» (CIC, can. 1134).

Le lien matrimonial

§1639
Le consentement par lequel les époux se donnent et s'accueillent mutuellement, est scellé par Dieu lui-même (cf. Mc 10, 9). De leur alliance «une institution, quela loi divine confirme, naît ainsi, au regard même de la société» (GS 48, § 1). L'alliance des époux est intégrée dans l'alliance de Dieu avec les hommes: «L'authentique amour conjugal est assumé dans l'amour divin» (GS 48, § 2).

§1640
Le lien matrimonial est donc établi par Dieu lui-même, de sorte que le mariage conclu et consommé entre baptisés ne peut jamais être dissout. Ce lien qui résulte de l'acte humain libre des époux et de la consommation du mariage, est une réalité désormais irrévocable et donne origine à une alliance garantie par la fidélité de Dieu. Il n'est pas au pouvoir de l'Église de se prononcer contre cette disposition de la sagesse divine (cf. CIC, can. 1141).

La grâce du sacrement du Mariage

§1641
«En leur état de vie et dans leur ordre, [les époux chrétiens] ont dans le peuple de Dieu leurs dons propres» (LG 11). Cette grâce propre du sacrement du Mariage est destinée à perfectionner l'amour des conjoints, à fortifier leur unité indissoluble. Par cette grâce «ils s'aident mutuellement à se sanctifier dans la vie conjugale, dans l'accueil et l'éducation des enfants» (LG 11; cf. LG 41).

§1642
Le Christ est la source de cette grâce. «De même que Dieu prit autrefois l'initiative d'une alliance d'amour et de fidélité avec son peuple, ainsi, maintenant, le Sauveur des hommes, Époux de l'Église, vient à la rencontre des époux chrétiens par le sacrement du Mariage» (GS 48, § 2). Il reste avec eux, il leur donne la force de le suivre en prenant leur croix sur eux, de se relever après leurs chutes, de se pardonner mutuellement, de porter les uns les fardeaux des autres (cf. Ga 6, 2), d'être «soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ» (Ep 5, 21) et de s'aimer d'un amour surnaturel, délicat et fécond. Dans les joies de leur amour et de leur vie familiale il leur donne, dès ici-bas, un avant-goût du festin des noces de l'Agneau:

Où vais-je puiser la force de décrire de manière satisfaisante le bonheur du mariage que l'Église ménage, que confirme l'offrande, que scelle la bénédiction; les anges le proclament, le Père céleste le ratifie... Quel couple que celui de deux chrétiens, unis par une seule espérance, un seul désir, une seule discipline, le même service! Tous deux enfants d'un même Père, serviteurs d'un même Maître; rien ne les sépare, ni dans l'esprit ni dans la chair; au contraire, ils sont vraiment deux en une seule chair. Là où la chair est une, un aussi est l'esprit (Tertullien, ux. 2, 9; cf. FC 13).

V. Les biens et les exigences de l'amour conjugal

§1643
«L'amour conjugal comporte une totalité où entrent toutes les composantes de la personne -- appel du corps et de l'instinct, force du sentiment et de l'affectivité, aspiration de l'esprit et de la volonté -- ; il vise une unité profondément personnelle, celle qui, au-delà de l'union en une seule chair, conduit à ne faire qu'un coeur et qu'une âme; il exige l'indissolubilité et la fidélité dans la donation réciproque définitive; et il s'ouvre sur la fécondité. Il s'agit bien des caractéristiques normales de tout amour conjugal naturel, mais avec une signification nouvelle qui, non seulement les purifie et les consolide, mais les élève au point d'en faire l'expression de valeurs proprement chrétiennes» (FC 13).

L'unité et l'indissolubilité du mariage

§1644
L'amour des époux exige, par sa nature même, l'unité et l'indissolubilité de leur communauté de personnes qui englobe toute leur vie: «ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair» (Mt 19, 6; cf. Gn 2, 24). «Ils sont appelés à grandir sans cesse dans leur communion à travers la fidélité quotidienne à la promesse du don mutuel total que comporte le mariage» (FC 19). Cette communion humaine est confirmée, purifiée et parachevée par la communion en Jésus-Christ donnée par le sacrement de Mariage. Elle s'approfondit par la vie de la foi commune et par l'Eucharistie reçue en commun.

§1645
«L'égale dignité personnelle qu'il faut reconnaître à la femme et à l'homme dans l'amour plénier qu'ils se portent l'un à l'autre fait clairement apparaître l'unité du mariage, confirmée par le Seigneur» (GS 49, § 2). La polygamie est contraire à cette égale dignité et à l'amour conjugal qui est unique et exclusif (cf. FC 19).

La fidélité de l'amour conjugal

§1646
L'amour conjugal exige des époux, de par sa nature même, une fidélité inviolable. Ceci est la conséquence du don d'eux-mêmes que se font l'un à l'autre les époux. L'amour veut être définitif. Il ne peut être «jusqu'à nouvel ordre». «Cette union intime, don réciproque de deux personnes, non moins que le bien des enfants, exigent l'entière fidélité des époux et requièrent leur indissoluble unité» (GS 48, § 1).

§1647
Le motif le plus profond se trouve dans la fidélité de Dieu à son alliance, du Christ à son Église. Par le sacrement de mariage les époux sont habilités à représenter cette fidélité et à en témoigner. Par le sacrement, l'indissolubilité du mariage reçoit un sens nouveau et plus profond.

§1648
Il peut paraître difficile, voire impossible, de se lier pour la vie à un être humain. Il est d'autant plus important d'annoncer la bonne nouvelle que Dieu nous aime d'un amour définitif et irrévocable, que les époux ont part à cet amour, qu'il les porte et les soutient, et que par leur fidélité ils peuvent être les témoins de l'amour fidèle de Dieu. Les époux qui, avec la grâce de Dieu, donnent ce témoignage, souvent dans des conditions bien difficiles, méritent la gratitude et le soutien de la communauté ecclésiale (cf. FC 20).

§1649
Il existe cependant des situations où la cohabitation matrimoniale devient pratiquement impossible pour des raisons très diverses. En de tels cas, l'Église admetla séparation physique des épouxet la fin de la cohabitation. Les époux ne cessent pas d'être mari et femme devant Dieu; ils ne sont pas libres de contracter une nouvelle union. En cette situation difficile, la solution la meilleure serait, si possible, la réconciliation. La communauté chrétienne est appelée à aider ces personnes à vivre chrétiennement leur situation, dans la fidélité au lien de leur mariage qui reste indissoluble (cf. FC 83; CIC, can. 1151-1155).

§1650
Nombreux sont aujourd'hui, dans bien des pays, les catholiques qui ont recoursau divorce selon les lois civileset qui contractent civilement une nouvelle union. L'Église maintient, par fidélité à la parole de Jésus Christ («Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l'égard de la première; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère «: Mc 10, 11-12), qu'elle ne peut reconnaître comme valide une nouvelle union, si le premier mariage l'était. Si les divorcés sont remariés civilement, ils se trouvent dans une situation qui contrevient objectivement à la loi de Dieu. Dès lors ils ne peuvent pas accéder à la communion eucharistique, aussi longtemps que persiste cette situation. Pour la même raison ils ne peuvent pas exercer certaines responsabilités ecclésiales. La réconciliation par le sacrement de pénitence ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et se sont engagés à vivre dans une continence complète.

§1651
A l'égard des chrétiens qui vivent en cette situation et qui souvent gardent la foi et désirent élever chrétiennement leurs enfants, les prêtres et toute la communauté doivent faire preuve d'une sollicitude attentive, afin qu'ils ne se considèrent pas comme séparés de l'Église, à la vie de laquelle ils peuvent et doivent participer en tant que baptisés:

On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu (FC 84).

L'ouverture à la fécondité

§1652
«C'est par sa nature même que l'institution du mariage et l'amour conjugal sont ordonnés à la procréation et à l'éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement» (GS 48, § 1):

Les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu lui-même qui a dit: «Il n'est pas bon que l'homme soit seul» (Gn 2, 18) et qui «dès l'origine a fait l'être humain homme et femme» (Mt 19, 4), a voulu lui donner une participation spéciale dans son oeuvre créatrice; aussi a-t-il béni l'homme et la femme, disant: «Soyez féconds et multipliez-vous» (Gn 1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour coopérer courageusement à l'amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans cesse agrandir et enrichir sa propre famille (GS 50, § 1).

§1653
La fécondité de l'amour conjugal s'étend aux fruits de la vie morale, spirituelle et surnaturelle que les parents transmettent à leurs enfants par l'éducation. Les parents sont les principaux et premiers éducateurs de leurs enfants (cf. GE 3). En ce sens, la tâche fondamentale du mariage et de la famille est d'être au service de la vie (cf. FC 28).

§1654
Les époux auxquels Dieu n'a pas donné d'avoir des enfants, peuvent néanmoins avoir une vie conjugale pleine de sens, humainement et chrétiennement. Leur mariage peut rayonner d'une fécondité de charité, d'accueil et de sacrifice.

VI. L'Église domestique

§1655
Le Christ a voulu naître et grandir au sein de la Sainte Famille de Joseph et de Marie. L'Église n'est autre que la «famille de Dieu». Dès ses origines, le noyau de l'Église était souvent constitué par ceux qui, «avec toute leur maison», étaient devenus croyants (cf. Ac 18, 8). Lorsqu'ils se convertissaient, ils désiraient aussi que «toute leur maison» soit sauvée (cf. Ac 16, 31 et 11, 14). Ces familles devenues croyantes étaient des îlots de vie chrétienne dans un monde incroyant.

§1656
De nos jours, dans un monde souvent étranger et même hostile à la foi, les familles croyantes sont de première importance, comme foyers de foi vivante et rayonnante. C'est pour cela que le IIe Concile du Vatican appelle la famille, avec une vielle expression, «Ecclesia domestica» (LG 11; cf. FC 21). C'est au sein de la famille que les parents sont «par la parole et par l'exemple ... pour leurs enfants les premiers hérauts de la foi, au service de la vocation propre de chacun et tout spécialement de la vocation sacrée» (LG 11).

§1657
C'est ici que s'exerce de façon privilégiée lesacerdoce baptismal du père de famille, de la mère, des enfants, de tous les membres de la famille, «par la réception des sacrements, la prière et l'action de grâce, le témoignage d'une vie sainte, et par leur renoncement et leur charité effective» (LG 10). Le foyer est ainsi la première école de vie chrétienne et «une école d'enrichissement humain» (GS 52, § 1). C'est ici que l'on apprend l'endurance et la joie du travail, l'amour fraternel, le pardon généreux, même réitéré, et surtout le culte divin par la prière et l'offrande de sa vie.

§1658
Il faut encore faire mémoire de certaines personnes qui sont, à cause des conditions concrètes dans lesquelles elles doivent vivre -- et souvent sans l'avoir voulu, -- particulièrement proches du coeur de Jésus et qui méritent donc affection et sollicitude empressée de l'Église et notamment des pasteurs: le grand nombre de personnes célibataires. Beaucoup d'entre elles restent sans famille humaine, souvent à cause des conditions de pauvreté. Il y en a qui vivent leur situation dans l'esprit des Béatitudes, servant Dieu et le prochain de façon exemplaire. A elles toutes il faut ouvrir les portes des foyers, «Églises domestiques», et de la grande famille qu'est l'Église. «Personne n'est sans famille en ce monde: l'Église est la maison et la famille de tous, en particulier de ceux qui 'peinent et ploient sous le fardeau' (Mt 11, 28)» (FC 85).

EN BREF

§1659
S. Paul dit: «Maris, aimez vos femmes, comme le Christ a aimé l'Église... Ce mystère est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église» (Ep 5, 25. 32).

§1660
L'alliance matrimoniale, par laquelle un homme et une femme constituent entre eux une intime communauté de vie et d'amour, a été fondée et dotée de ses lois propres par le Créateur. De par sa nature elle est ordonnée au bien des conjoints ainsi qu'à la génération et à l'éducation des enfants. Elle a été élevée entre baptisés par le Christ Seigneur à la dignité de sacrement (cf. GS 48, § 1; CIC, can. 1055, § 1).

§1661
Le sacrement du mariage signifie l'union du Christ et de l'Église. Il donne aux époux la grâce de s'aimer de l'amour dont le Christ a aimé son Église; la grâce du sacrement perfectionne ainsi l'amour humain des époux, affermit leur unité indissoluble et les sanctifie sur le chemin de la vie éternelle (cf. Cc. Trente: DS 1799).

§1662
Le mariage se fonde sur le consentement des contractants, c'est à dire sur la volonté de se donner mutuellement et définitivement dans le but de vivre une alliance d'amour fidèle et fécond.

§1663
Puisque le mariage établit les conjoints dans un état public de vie dans l'Église, il convient que sa célébration soit publique, dans le cadre d'une célébration liturgique, devant le prêtre (ou le témoin qualifié de l'Église), les témoins et l'assemblée des fidèles.

§1664
L'unité, l'indissolubilité et l'ouverture à la fécondité sont essentielles au mariage. La polygamie est incompatible avec l'unité du mariage; le divorce sépare ce que Dieu a uni; le refus de la fécondité détourne la vie conjugale de son «don le plus excellent», l'enfant (GS 50, § 1).

§1665
Le remariage des divorcés du vivant du conjoint légitime contrevient au Dessein et à la Loi de Dieu enseignés par le Christ. Ils ne sont pas séparés de l'Église, mais ils ne peuvent accéder à la communion eucharistique. Ils mèneront leur vie chrétienne notamment en éduquant leurs enfants dans la foi.

§1666
Le foyer chrétien est le lieu où les enfants reçoivent la première annonce de la foi. Voila pourquoi la maison familiale est appelée à bon droit «l'Église domestique», communauté de grâce et de prière, école des vertus humaines et de la charité chrétienne.

LES AUTRES CELEBRATIONS LITURGIQUES

Article 1

LES SACRAMENTAUX

§1667
«La sainte Mère Église a institué des sacramentaux, qui sont des signes sacrés par lesquels, selon une certaine imitation des sacrements, des effets surtout spirituels sont signifiés et sont obtenus par la prière de l'Église. Par eux, les hommes sont disposés à recevoir l'effet principal des sacrements, et les diverses circonstances de la vie sont sanctifiées» (SC 60; cf. CIC, can. 1166; CCEO, can. 867)

Les traits caractéristiques des sacramentaux

§1668
Ils sont institués par l'Église en vue de la sanctification de certains ministères de l'Église, de certains états de vie, de circonstances très variées de la vie chrétienne, ainsi que de l'usage des choses utiles à l'homme. Selon les décisions pastorales des évêques, ils peuvent aussi répondre aux besoins, à la culture et à l'histoire propres au peuple chrétien d'une région ou d'une époque. Ils comportent toujours une prière, souvent accompagnée d'un signe déterminé, comme l'imposition de la main, le signe de la croix, l'aspersion d'eau bénite (qui rappelle le Baptême).

§1669
Ils relèvent du sacerdoce baptismal: tout baptisé est appelé à être une «bénédiction» (cf. Gn 12, 2) et à bénir (cf. Lc 6, 28; Rm 12, 14; 1 P 3, 9). C'est pourquoi des laïcs peuvent présider certaines bénédictions (cf. SC 79; CIC, can. 1168); plus une bénédiction concerne la vie ecclésiale et sacramentelle, plus sa présidence est réservée au ministère ordonné (évêques, prêtres ou diacres; cf. De Benedictionibus, Praenotanda generalia 16 et 18, ed. typica 1984 p. 13-15).

§1670
Les sacramentaux ne confèrent pas la grâce de l'Esprit saint à la manière des sacrements, mais par la prière de l'Église ils préparent à recevoir la grâce et disposent à y coopérer. «Chez les fidèles bien disposés, presque tous les événements de la vie sont sanctifiés par la grâce divine qui découle du Mystère pascal de la Passion, de la Mort et de la Résurrection du Christ, car c'est de lui que tous les sacrements et sacramentaux tirent leur vertu; et il n'est à peu près aucun usage honorable des choses matérielles qui ne puisse être dirigé vers cette fin: la sanctification de l'homme et la louange de Dieu» (SC 61).

Les formes variées des sacramentaux

§1671
Parmi les sacramentaux figurent d'abord les bénédictions (de personnes, de la table, d'objets, de lieux). Toute bénédiction est louange de Dieu et prière pour obtenir ses dons. Dans le Christ, les chrétiens sont bénis par Dieu le Père «de toutes sortes de bénédictions spirituelles» (Ep 1, 3). C'est pourquoi l'Église donne la bénédiction en invoquant le nom de Jésus et en faisant habituellement le signe saint de la Croix du Christ.

§1672
Certaines bénédictions ont une portée durable: elles ont pour effet de consacrer des personnes à Dieu et de réserver à l'usage liturgique des objets et des lieux. Parmi celles qui sont destinées à des personnes -- à ne pas confondre avec l'ordination sacramentelle -- figurent la bénédiction de l'abbé ou de l'abbesse d'un monastère, la consécration des vierges et des veuves, le rite de la profession religieuse et les bénédictions pour certains ministères d'Église (lecteurs, acolytes, catéchistes, etc.). Comme exemple de celles qui concernent des objets, on peut signaler la dédicace ou la bénédiction d'une église ou d'un autel, la bénédiction des saintes huiles, des vases et des vêtements sacrés, des cloches, etc.

§1673
Quand l'Église demande publiquement et avec autorité, au nom de Jésus-Christ, qu'une personne ou un objet soit protégé contre l'emprise du Malin et soustrait à son empire, on parle d'exorcisme. Jésus l'a pratiqué (cf. Mc 1, 25-26), c'est de lui que l'Église tient le pouvoir et la charge d'exorciser (cf. Mc 3, 15; 6, 7. 13; 16,17). Sous une forme simple, l'exorcisme est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L'exorcisme solennel, appelé «grand exorcisme», ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l'évêque. Il faut y procéder avec prudence, en observant strictement les règles établies par l'Église. L'exorcisme vise à expulser les démons ou à libérer de l'emprise démoniaque et cela par l'autorité spirituelle que Jésus a confié à son Église. Très différent est le cas des maladies, surtout psychiques, dont le soin relève de la science médicale. Il est important, donc, de s'assurer, avant de célébrer l'exorcisme, qu'il s'agit d'une présence du Malin, et non pas d'une maladie. (cf. CIC, can. 1172).

La religiosité populaire

§1674
Hors de la Liturgie sacramentelle et des sacramentaux, la catéchèse doit tenir compte des formes de la piété des fidèles et de la religiosité populaire. Le sens religieux du peuple chrétien a , de tout temps, trouvé son expression dans des formes variées de piété qui entourent la vie sacramentelle de l'Église, tels que la vénération des reliques, les visites aux sanctuaires, les pèlerinages, les processions, le chemin de croix, les danses religieuses, le rosaire, les médailles, etc. (cf. Cc. Nicée II: DS 601; 603; Cc. Trente: DS 1822).

§1675
Ces expressions prolongent la vie liturgique de l'Église, mais ne la remplacent pas: «Ils doivent être réglés en tenant compte des temps liturgiques et de façon à s'harmoniser avec la liturgie, à en découler d'une certaine manière et à y introduire le peuple, parce que la liturgie, de sa nature, leur est de loin supérieure» (SC 13).

§1676
Un discernement pastoral est nécessaire pour soutenir et appuyer la religiosité populaire et, le cas échéant, pour purifier et rectifier le sens religieux qui sous-tend ces dévotions et pour les faire progresser dans la connaissance du Mystère au Christ (cf. CT 54). Leur exercice est soumis au soin et au jugement des évêques et aux normes générales de l'Église (cf. CT 54).

La religiosité populaire, pour l'essentiel, est un ensemble de valeurs qui, avec sagesse chrétienne, répond aux grandes interrogations de l'existence. Le bon sens populaire catholique est fait de capacité de synthèse pour l'existence. C'est ainsi qu'il fait aller ensemble, de façon créative, le divin et l'humain, le Christ et Marie, l'esprit et le corps, la communion et l'institution, la personne et la communauté, la foi et la patrie, l'intelligence et le sentiment. Cette sagesse est un humanisme chrétien qui affirme radicalement la dignité de tout être comme fils de Dieu, instaure une fraternité fondamentale, apprend à rencontrer la nature comme à comprendre le travail, et donne des raisons de vivre dans la joie et la bonne humeur, même aux milieu des duretés de l'existence. Cette sagesse est aussi pour le peuple un principe de discernement, un instinct évangélique qui lui fait percevoir spontanément quand l'Évangile est le premier servi dans l'Église, ou quand il est vidé de son contenu et asphyxié par d'autres intérêts (Document de Puebla; cf. EN 48).

EN BREF

§1677
On appelle sacramentaux les signes sacrés instituées par l'Église dont le but est de préparer les hommes à recevoir le fruit des sacrements et de sanctifier les différentes circonstances de la vie.

§1678
Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une place importante. Elles comportent à la fois la louange de Dieu pour ses oeuvres et ses dons, et l'intercession de l'Église afin que les hommes puissent faire usage des dons de Dieu selon l'esprit de l'Évangile.

§1679
En plus de la Liturgie, la vie chrétienne se nourrit des formes variées de piété populaire, enracinées dans les différentes cultures. Tout en veillant à les éclairer par la lumière de la foi, l'Église favorise les formes de religiosité populaire qui expriment un instinct évangélique et une sagesse humaine et qui enrichissent la vie chrétienne.

LES FUNERAILLES CHRETIENNES

§1680
Tous les sacrements, et principalement ceux de l'initiation chrétienne, avaient pour but la dernière Pâque de l'enfant de Dieu, celle qui, par la mort, le fait entrer dans la Vie du Royaume. Alors s'accomplit ce qu'il confessait dans la foi et dans l'espérance: «J'attends la Résurrection des morts et la Vie du monde à venir» (Symbole de Nicée-Constantinople).

I. La dernière Pâque du Chrétien

§1681
Le sens chrétien de la mort est révélé dans la lumière du Mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ, en qui repose notre unique espérance. Le chrétien qui meurt dans le Christ Jésus «quitte ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur» (2 Co 5, 8).

§1682
Le jour de la mort inaugure pour le chrétien, au terme de sa vie sacramentelle, l'achèvement de sa nouvelle naissance commencée au Baptême, la «ressemblance» définitive à «l'image du Fils» conférée par l'Onction de l'Esprit Saint et la participation au Festin du Royaume qui était anticipée dans l'Eucharistie, même si d'ultimes purifications lui sont encore nécessaires pour revêtir la robe nuptiale.

§1683
L'Église qui, comme Mère, a porté sacramentellement en son sein le chrétien durant son pèlerinage terrestre, l'accompagne au terme de son cheminement pour le remettre «entre les mains du Père». Elle offre au Père, dans le Christ, l'enfant de sa grâce, et elle dépose en terre, dans l'espérance, le germe du corps qui ressuscitera dans la gloire (cf. 1 Co 15, 42-44). Cette offrande est pleinement célébrée par le Sacrifice eucharistique; les bénédictions qui précèdent et qui suivent sont des sacramentaux.

II. La célébration des funérailles

§1684
Les funérailles chrétiennes sont une célébration liturgique de l'Église. Par celle-ci, le ministère de l'Église a en vue dans ce cas aussi bien d'exprimer la communion efficace avec le défunt que d'y faire participer la communauté rassemblée pour les obsèques et de lui annoncer la vie éternelle.

§1685
Les différents rites des funérailles expriment le caractère Pascal de la mort chrétienne et répondent aux situations et aux traditions de chaque région, même en ce qui concerne la couleur liturgique (cf. SC 81).

§1686
L'Ordo exsequiarum (Oex) de la liturgie romaine propose trois types de célébration des funérailles, correspondant aux trois lieux de son déroulement (la maison, l'église, le cimetière), et selon l'importance qu'y attachent la famille, les coutumes locales, la culture et la piété populaire. Ce déroulement est d'ailleurs commun à toutes les traditions liturgiques et il comprend quatre moments principaux:

§1687
L'accueil de la communauté. Une salutation de foi ouvre la célébration. Les proches du défunt sont accueillis par une parole de «consolation» (au sens du Nouveau Testament: la force de l'Esprit Saint dans l'espérance; cf. 1 Th 4, 18). La communauté priante qui se rassemble attend aussi «les paroles de la vie éternelle». La mort d'un membre de la communauté (ou le jour anniversaire, le septième ou le trentième jour) est un événement qui doit faire dépasser les perspectives de «ce monde-ci» et attirer les fidèles dans les véritables perspectives de la foi au Christ ressuscité.

§1688
La Liturgie de la Parole, lors de funérailles, exige une préparation d'autant plus attentive que l'assemblée alors présente peut comprendre des fidèles peu assidus à la liturgie et des amis du défunt qui ne sont pas chrétiens. L'homélie, en particulier, doit «éviter le genre littéraire de l'éloge funèbre» (Oex 41) et illuminer le mystère de la mort chrétienne dans la lumière du Christ ressuscité.

§1689
Le Sacrifice eucharistique. Lorsque la célébration a lieu dans l'église, l'Eucharistie est le coeur de la réalité Pascale de la mort chrétienne (cf. Oex 1). C'est alors que l'Église exprime sa communion efficace avec le défunt: offrant au Père, dans l'Esprit Saint, le sacrifice de la mort et de la résurrection du Christ, elle lui demande que son enfant soit purifié de ses péchés et de ses conséquences et qu'il soit admis à la plénitude Pascale de la table du Royaume (cf. Oex 57). C'est par l'Eucharistie ainsi célébrée que la communauté des fidèles, spécialement la famille du défunt, apprend à vivre en communion avec celui qui «s'est endormi dans le Seigneur», en communiant au Corps du Christ dont il est membre vivant et en priant ensuite pour lui et avec lui.

§1690
L'adieu («à-Dieu») au défunt est sa «recommandation à Dieu» par l'Église. C'est «le dernier adieu par lequel la communauté chrétienne salue un de ses membres avant que le corps de celui-ci ne soit porté à sa tombe» (Oex 10). La tradition byzantine l'exprime par le baiser d'adieu au défunt:

Par ce salut final «on chante pour son départ de cette vie et pour sa séparation, mais aussi parce qu'il y a une communion et une réunion. En effet, morts nous ne sommes nullement séparés les uns des autres, car tous nous parcourons le même chemin et nous nous retrouverons dans le même lieu. Nous ne serons jamais séparés, car nous vivons pour le Christ, et maintenant nous sommes unis au Christ, allant vers lui... nous serons tous ensemble dans le Christ» (Saint Syméon de Thessalonique, De ordine sepulturae, 367: PG 155, 685B).


3e Partie) La vie dans le Christ

Décalogue.

§1691
«Chrétien, reconnais ta dignité. Puisque tu participes maintenant à la nature divine, ne dégénère pas en revenant à la déchéance de ta vie passée. Rappelle-toi à quel Chef tu appartiens et de quel Corps tu es membre. Souviens-toi que tu as été arraché au pouvoir des ténèbres pour être transféré dans la lumière et le Royaume de Dieu» (S. Léon le Grand, serm. 21, 2-3: PL 54, 192A).

§1692
Le Symbole de la foi a professé la grandeur des dons de Dieu à l'homme dans l'oeuvre de sa création, et plus encore par la rédemption et la sanctification. Ce que la foi confesse, les sacrements le communiquent: par «les sacrements qui les ont fait renaître», les chrétiens sont devenus «enfants de Dieu» (Jn 1:12; 1Jn 3:1), «participants de la nature divine» (2P 1:4). En reconnaissant dans la foi leur dignité nouvelle, les chrétiens sont appelés à mener désormais une «vie digne de l'Évangile du Christ» (Ph 1:27). Par les sacrements et la prière, ils reçoivent la grâce du Christ et les dons de son Esprit qui les en rendent capables.

§1693
Le Christ Jésus a toujours fait ce qui plaisait au Père (cf. Jn 8:29). Il a toujours vécu en parfaite communion avec Lui. De même ses disciples sont-ils invités à vivre sous le regard du Père «qui voit dans le secret» (cf. Mt 6) pour devenir «parfaits comme le Père céleste est parfait» (Mt 5:48).

§1694
Incorporés au Christ par le baptême (cf. Rm 6:5), les chrétiens sont «morts au péché et vivants à Dieu dans le Christ Jésus» (Rm 6:11), participant ainsi à la vie du Ressuscité (cf. Col 2:12). À la suite du Christ et en union avec lui (cf. Jn 15:5), les chrétiens peuvent «chercher à imiter Dieu comme des enfants bien-aimés et suivre la voie de l'amour» (Ep 5:1), en conformant leurs pensées, leurs paroles et leurs actions aux «sentiments qui sont dans le Christ Jésus» (Ph 2:5) et en suivant ses exemples (cf. Jn 13:12-16).

§1695
«Justifiés par le Nom du Seigneur Jésus Christ et par l'Esprit de notre Dieu» (1Co 6:11), «sanctifiés et appelés à être saints» (1Co 1:2), les chrétiens sont devenus «le Temple de l'Esprit Saint» (1Co 6:19). Cet «Esprit du Fils» leur apprend à prier le Père (cf. Ga 4:6) et, étant devenu leur vie, les fait agir (cf. Ga 5:25) pour «porter les fruits de l'Esprit» (Ga 5:22) par la charité en oeuvre. Guérissant les blessures du péché, l'Esprit Saint nous «renouvelle intérieurement par une transformation spirituelle» (Ep 4:23), il nous éclaire et nous fortifie pour vivre en «enfant de lumière» (Ep 5:8) par «la bonté, la justice et la vérité» en toute chose (Ep 5:9).

§1696
La voie du Christ «mène à la vie», une voie contraire «mène à la perdition» (Mt 7:13; cf. Dt 30:15-20). La parabole évangélique des deux voies reste toujours présente dans la catéchèse de l'Église. Elle signifie l'importance des décisions morales pour notre salut. «Il y a deux voies, l'une de la vie, l'autre de la mort; mais entre les deux, une grande différence» (Didaché 1, 1).

§1697
Dans la catéchèse, il importe de révéler en toute clarté la joie et les exigences de la voie du Christ (cf. CT 29). La catéchèse de la «vie nouvelle» (Rm 6:4) en Lui sera:

-- une catéchèse du Saint Esprit, Maître intérieur de la vie selon le Christ, doux hôte et ami qui inspire, conduit, rectifie et fortifie cette vie;

-- une catéchèse de la grâce, car c'est par grâce que nous sommes sauvés, et c'est encore par la grâce que nos oeuvres peuvent porter du fruit pour la vie éternelle;

-- une catéchèse des béatitudes, car la voie du Christ est résumée dans les béatitudes, seul chemin vers le bonheur éternel auquel le coeur de l'homme aspire;

-- une catéchèse du péché et du pardon, car sans se reconnaître pécheur, l'homme ne peut connaître la vérité sur lui-même, condition de l'agir juste, et sans l'offre du pardon il ne pourrait supporter cette vérité;

-- une catéchèse des vertus humaines qui fait saisir la beauté et l'attrait des droites dispositions pour le bien;

-- une catéchèse des vertus chrétiennes de foi, d'espérance et de charité qui s'inspire magnanimement de l'exemple des saints;

-- une catéchèse du double commandement de la charité déployé dans le Décalogue;

-- une catéchèse ecclésiale, car c'est dans les multiples échanges des «biens spirituels» dans la «communion des saints» que la vie chrétienne peut croître, se déployer et se communiquer.

§1698
La référence première et ultime de cette catéchèse sera toujours Jésus Christ lui-même qui est «le chemin, la vérité et la vie» (Jn 14:6). C'est en le regardant dans la foi que les fidèles du Christ peuvent espérer qu'il réalise lui-même en eux ses promesses, et qu'en l'aimant de l'amour dont il les a aimés, ils fassent les oeuvres qui correspondent à leur dignité:

Je vous prie de considérer que Jésus Christ notre Seigneur est votre véritable Chef, et que vous êtes un de ses membres. Il est à vous comme le chef est à ses membres; tout ce qui est à lui est à vous, son esprit, son Coeur, son corps, son âme, et toutes ses facultés, et vous devez en faire usage comme de choses qui sont vôtres, pour servir, louer, aimer et glorifier Dieu. Vous êtes à Lui, comme les membres sont à leur chef. Aussi désire-t-il ardemment faire usage de tout ce qui est en vous, pour le service et la gloire de son Père, comme des choses qui sont à lui.
(S. Jean Eudes, Le coeur admirable de la Très Sacrée Mère de Dieu, 1, 5: Oeuvres complètes v. 6 [Paris 1908] p. 113-114).

Ma vie, c'est le Christ
(Ph 1:21)


Section 1) La vocation de l'homme: la vie dans l'Esprit

§1699
La vie dans l'Esprit Saint accomplit la vocation de l'homme (Chapitre premier). Elle est faite de charité divine et de solidarité humaine (Chapitre deuxième). Elle est gracieusement accordée comme un Salut (Chapitre troisième).

Catéchisme de l'Église catholique © Libreria Editrice Vaticana 1992.

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