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Catéchisme de l'Église catholique -- §1000 à §1099

§1000
Ce «comment» dépasse notre imagination et notre entendement; il n'est accessible que dans la foi. Mais notre participation à l'Eucharistie nous donne déjà un avant-goût de la transfiguration de notre corps par le Christ:

De même que le pain qui vient de la terre, après avoir reçu l'invocation de Dieu, n'est plus du pain ordinaire, mais eucharistie, constituée de deux choses, l'une terrestre et l'autre céleste, de même nos corps qui participent à l'eucharistie ne sont plus corruptibles, puisqu'ils ont l'espérance de la résurrection (S. Irénée, haer. 4, 18, 4-5)

§1001
Quand? Définitivement «au dernier jour» (Jn 6, 39-40. 44. 54; 11, 24); «à la fin du monde» (LG 48). En effet, la résurrection des morts est intimement associée à la Parousie du Christ:

Car lui-même, le Seigneur, au signal donné par la voix de l'archange et la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts qui sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu (1 Th 4, 16).

Ressuscités avec le Christ

§1002
S'il est vrai que le Christ nous ressuscitera «au dernier jour», il est vrai aussi que, d'une certaine façon, nous sommes déjà ressuscités avec le Christ. En effet, grâce à l'Esprit Saint, la vie chrétienne est, dès maintenant sur terre, une participation à la mort et à la Résurrection du Christ:

Ensevelis avec le Christ lors du Baptême, vous en êtes aussi ressuscités avec lui, parce que vous avez cru en la force de Dieu qui L'a ressuscité des morts (...). Du moment donc que vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses d'en haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu (Col 2, 12; 3, 1)

§1003
Unis au Christ par le Baptême, les croyants participent déjà réellement à la vie céleste du Christ ressuscité (cf. Ph 3, 20), mais cette vie demeure «cachée avec le Christ en Dieu» (Col 3, 3) «Avec lui Il nous a ressuscités et fait asseoir au cieux, dans le Christ Jésus» (Ep 2, 6). Nourris de son Corps dans l'Eucharistie, nous appartenons déjà au Corps du Christ. Lorsque nous ressusciterons au dernier jour nous serons aussi «manifestés avec lui pleins de gloire» (Col 3, 3).

§1004
Dans l'attente de ce jour, le corps et l'âme du croyant participent déjà à la dignité d'être «au Christ «; d'où l'exigence de respect envers son propre corps, mais aussi envers celui d'autrui, particulièrement lorsqu'il souffre:

Le corps est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ? (...) Vous ne vous appartenez pas (...) Glorifiez donc Dieu dans votre corps (1 Co 6, 13-15. 19-20).

II. Mourir dans le Christ Jésus

§1005
Pour ressusciter avec le Christ, il faut mourir avec le Christ, il faut «quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur» (2 Co 5, 8). Dans ce «départ» (Ph 1, 23) qu'est la mort, l'âme est séparée du corps. Elle sera réunie à son corps le jour de la résurrection des morts (cf. SPF 28).

La mort

§1006
«C'est en face de la mort que l'énigme de la condition humaine atteint son sommet» (GS 18). En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait «salaire du péché» (Rm 6, 23; cf. Gn 2, 17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à sa Résurrection (cf. Rm 6, 3-9; Ph 3, 10-11).

§1007
La mort est le terme de la vie terrestre. Nos vies sont mesurées par le temps, au cours duquel nous changeons, nous vieillissons et, comme chez tous les êtres vivants de la terre, la mort apparaît comme la fin normale de la vie. Cet aspect de la mort donne une urgence à nos vies: le souvenir de notre mortalité sert aussi à nous rappeler que nous n'avons qu'un temps limité pour réaliser notre vie:

Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ton adolescence, (...) avant que la poussière ne retourne à la terre, selon qu'elle était, et que le souffle ne retourne à Dieu qui l'avait donné (Qo 12, 1. 7).

§1008
La mort est conséquence du péché. Interprète authentique des affirmations de la Sainte Écriture (cf. Gn 2, 17; 3, 3; 3, 19; Sg 1, 13; Rm 5, 12; 6, 23) et de la Tradition, le Magistère de l'Église enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause du péché de l'homme (cf. DS 1511). Bien que l'homme possédât une nature mortelle, Dieu le destinait à ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux desseins de Dieu Créateur, et elle entra dans le monde comme conséquence du péché (cf. Sg 2, 23-24). «La mort corporelle, à laquelle l'homme aurait été soustrait s'il n'avait pas péché» (GS 18), est ainsi «le dernier ennemi» de l'homme à devoir être vaincu (cf. 1 Co 15, 26).

§1009
La mort est transformée par le Christ. Jésus, le Fils de Dieu, a souffert lui aussi la mort, propre de la condition humaine. Mais, malgré son effroi face à elle (cf. Mc 14, 33-34; He 5, 7-8), il l'assuma dans un acte de soumission totale et libre à la volonté de son Père. L'obéissance de Jésus a transformé la malédiction de la mort en bénédiction (cf. Rm 5, 19-21).

Le sens de la mort chrétienne

§1010
Grâce au Christ, la mort chrétienne a un sens positif. «Pour moi, la vie c'est le Christ et mourir un gain» (Ph 1, 21). «C'est là une parole certaine: si nous mourons avec lui, nous vivrons avec lui» (2 Tm 2, 11). La nouveauté essentielle de la mort chrétienne est là: par le Baptême, le chrétien est déjà sacramentellement «mort avec le Christ», pour vivre d'une vie nouvelle; et si nous mourons dans la grâce du Christ, la mort physique consomme ce «mourir avec le Christ» et achève ainsi notre incorporation à Lui dans son acte rédempteur:

Il est bon pour moi de mourir dans (eis) le Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche (...). Laissez-moi recevoir la pure lumière; quand je serai arrivé là, je serai un homme (S. Ignace d'Antioche, Rom. 6, 1-2).

§1011
Dans la mort, Dieu appelle l'homme vers Lui. C'est pourquoi le chrétien peut éprouver envers la mort un désir semblable à celui de S. Paul: «J'ai le désir de m'en aller et d'être avec le Christ» (Ph 1, 23); et il peut transformer sa propre mort en un acte d'obéissance et d'amour envers le Père, à l'exemple du Christ (cf. Lc 23, 46):

Mon désir terrestre a été crucifié; (...) il y a en moi une eau vive qui murmure et qui dit au dedans de moi «Viens vers le Père» (S. Ignace d'Antioche, Rom. 7, 2).

Je veux voir Dieu, et pour le voir il faut mourir (Ste. Thérèse de Jésus, vida 1).

Je ne meurs pas, j'entre dans la vie (Ste. Thérèse de l'Enfant-Jésus, verba).

§1012
La vision chrétienne de la mort (cf. 1 Th 4, 13-14) est exprimée de façon privilégiée dans la liturgie de l'Église:

Pour tous ceux qui croient en toi, Seigneur, la vie n'est pas détruite, elle est transformée; et lorsque prend fin leur séjour sur la terre, ils ont déjà une demeure éternelle dans les cieux (MR, Préface des défunts).

§1013
La mort est la fin du pèlerinage terrestre de l'homme, du temps de grâce et de miséricorde que Dieu lui offre pour réaliser sa vie terrestre selon le dessein divin et pour décider son destin ultime. Quand a pris fin «l'unique cours de notre vie terrestre» (LG 48), nous ne reviendrons plus à d'autres vies terrestres. «Les hommes ne meurent qu'une fois» (He 9, 27). Il n'y a pas de «réincarnation» après la mort.

§1014
L'Église nous encourage à nous préparer pour l'heure de notre mort («Délivre-nous, Seigneur, d'une mort subite et imprévue «: ancienne Litanie des saints), à demander à la Mère de Dieu d'intercéder pour nous «à l'heure de notre mort» (Prière Ave Maria), et à nous confier à saint Joseph, patron de la bonne mort:

Dans toutes tes actions, dans toutes tes pensées tu devrais te comporter comme si tu devais mourir aujourd'hui. Si ta conscience était en bon état, tu ne craindrais pas beaucoup la mort. Il vaudrait mieux se garder de pécher que de fuir la mort. Si aujourd'hui tu n'es pas prêt, comment le seras-tu demain? (Imitation du Christ 1, 23, 1).

Loué sois-tu, mon Seigneur, pour soeur notre mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper. Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels, heureux ceux qu'elle trouvera dans ses très saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera pas mal (S. François d'Assise, cant.).

EN BREF

§1015
«La chair est le pivot du salut» (Tertullien, res. 8, 2). Nous croyons en Dieu qui est le créateur de la chair; nous croyons au Verbe fait chair pour racheter la chair; nous croyons en la résurrection de la chair, achèvement de la création et de la rédemption de la chair.

§1016
Par la mort l'âme est séparée du corps, mais dans la résurrection Dieu rendra la vie incorruptible à notre corps transformé en le réunissant à notre âme. De même que le Christ est ressuscité et vit pour toujours, tous nous ressusciterons au dernier jour.

§1017
«Nous croyons en la vraie résurrection de cette chair que nous possédons maintenant» (DS 854). Cependant, on sème dans le tombeau un corps corruptible, il ressuscite un corps incorruptible (cf. 1 Co 15, 42), un «corps spirituel» (1 Co 15, 44).

§1018
En conséquence du péché originel, l'homme doit subir «la mort corporelle, à laquelle il aurait été soustrait s'il n'avait pas péché» (GS 18).

§1019
Jésus, le Fils de Dieu, a librement souffert la mort pour nous dans une soumission totale et libre à la volonté de Dieu, son Père. Par sa mort il a vaincu la mort, ouvrant ainsi à tous les hommes la possibilité du salut.

«JE CROIS A LA VIE ETERNELLE»

§1020
Le chrétien qui unit sa propre mort à celle de Jésus voit la mort comme une venue vers Lui et une entrée dans la vie éternelle. Lorsque l'Église a, pour la dernière fois, dit les paroles de pardon de l'absolution du Christ sur le chrétien mourant, l'a scellé pour la dernière fois d'une onction fortifiante et lui a donné le Christ dans le viatique comme nourriture pour le voyage, elle lui parle avec une douce assurance:

Quitte ce monde, âme chrétienne, au nom du Père Tout-Puissant qui t'a créé, au nom de Jésus-Christ, le Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi, au nom du Saint-Esprit qui a été répandu en toi. Prends ta place aujourd'hui dans la paix, et fixe ta demeure avec Dieu dans la sainte Sion, avec la Vierge Marie, la Mère de Dieu, avec saint Joseph, les anges et tous les saints de Dieu (...). Retourne auprès de ton Créateur qui t'a formé de la poussière du sol. Qu'à l'heure où ton âme sortira de ton corps, Marie, les anges et tous les saints se hâtent à ta rencontre (...). Que tu puisses voir ton Rédempteur face à face ... (Oex «Commendatio animae»).

I. Le jugement particulier

§1021
La mort met fin à la vie de l'homme comme temps ouvert à l'accueil ou au rejet de la grâce divine manifestée dans le Christ (cf. 2 Tm 1, 9-10). Le Nouveau Testament parle du jugement principalement dans la perspective de la rencontre finale avec le Christ dans son second avènement, mais il affirme aussi à plusieurs reprises la rétribution immédiate après la mort de chacun en fonction de ses oeuvres et de sa foi. La parabole du pauvre Lazare (cf. Lc 16, 22) et la parole du Christ en Croix au bon larron (cf. Lc 23, 43), ainsi que d'autres textes du Nouveau Testament (cf. 2 Co 5, 8; Ph 1, 23; He 9, 27; 12, 23) parlent d'une destinée ultime de l'âme (cf. Mt 16, 26) qui peut être différente pour les unes et pour les autres.

§1022
Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ, soit à travers une purification (cf. Cc. Lyon: DS 857-858; Cc. Florence: DS 1304-1306; Cc. Trente: DS 1820), soit pour entrer immédiatement dans la béatitude du ciel (cf. Benoît XII: DS 1000-1001; Jean XXII: DS 990), soit pour se damner immédiatement pour toujours (cf. Benoît XII: DS 1002).

Au soir de notre vie, nous serons jugés sur l'amour (S. Jean de la Croix, dichos 64)

II. Le Ciel

§1023
Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, et qui sont parfaitement purifiées, vivent pour toujours avec le Christ. Ils sont pour toujours semblables à Dieu, parce qu'ils le voient «tel qu'il est» (1 Jn 3, 2), face à face (cf. 1 Co 13, 12; Ap 22, 4):

De notre autorité apostolique nous définissons que, d'après la disposition générale de Dieu, les âmes de tous les saints (...) et de tous les autres fidèles morts après avoir reçu le saint Baptême du Christ, en qui il n'y a rien eu à purifier lorsqu'ils sont morts, (...) ou encore, s'il y a eu ou qu'il y a quelque chose à purifier, lorsque, après leur mort, elles auront achevé de le faire, (...) avant même la résurrection dans leur corps et le Jugement général, et cela depuis l'Ascension du Seigneur et Sauveur Jésus-Christ au ciel, ont été, sont et seront au ciel, au Royaume des cieux et au Paradis céleste avec le Christ, admis dans la société des saints anges. Depuis la passion et la mort de notre Seigneur Jésus-Christ, elles ont vu et voient l'essence divine d'une vision intuitive et même face à face, sans la médiation d'aucune créature (Benoît XII: DS 1000; cf. LG 49).

§1024
Cette vie parfaite avec la Très Sainte Trinité, cette communion de vie et d'amour avec Elle, avec la Vierge Marie, les anges et tous les bienheureux est appelée «le ciel». Le ciel est la fin ultime et la réalisation des aspirations les plus profondes de l'homme, l'état de bonheur suprême et définitif.

§1025
Vivre au ciel c'est «être avec le Christ» (cf. Jn 14, 3; Ph 1, 23; 1 Th 4, 17). Les élus vivent «en Lui», mais ils y gardent, mieux, ils y trouvent leur vraie identité, leur propre nom (cf. Ap 2, 17):

Car la vie c'est d'être avec le Christ: là où est le Christ, là est la vie, là est le royaume. (S. Ambroise, Luc. 10, 121: PL 15, 1834A).

§1026
Par sa mort et sa Résurrection Jésus-Christ nous a «ouvert» le ciel. La vie des bienheureux consiste dans la possession en plénitude des fruits de la rédemption opérée par le Christ qui associe à sa glorification céleste ceux qui ont cru en Lui et qui sont demeurés fidèles à sa volonté. Le ciel est la communauté bienheureuse de tous ceux qui sont parfaitement incorporés à Lui.

§1027
Ce mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dépasse toute compréhension et toute représentation. L'Écriture nous en parle en images: vie, lumière, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du Père, Jérusalem céleste, paradis: «Ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment» (1 Co 2, 9).

§1028
A cause de sa transcendance, Dieu ne peut être vu tel qu'Il est que lorsqu'il ouvre lui-même son mystère à la contemplation immédiate de l'homme et qu'Il lui en donne la capacité. Cette contemplation de Dieu dans sa gloire céleste est appelée par l'Église «la vision béatifique»:

Quelle ne sera pas ta gloire et ton bonheur: être admis à voir Dieu, avoir l'honneur de participer aux joies du salut et de la lumière éternelle dans la compagnie du Christ le Seigneur ton Dieu, (...) jouir au Royaume des cieux dans la compagnie des justes et des amis de Dieu, les joies de l'immortalité acquise (S. Cyprien, ep. 56, 10, 1: PL 4, 357B).

§1029
Dans la gloire du ciel, les bienheureux continuent d'accomplir avec joie la volonté de Dieu par rapport aux autres hommes et à la création toute entière. Déjà ils règnent avec le Christ; avec Lui «ils régneront pour les siècles des siècles» (Ap 22, 5; cf. Mt 25, 21. 23).

III. La purification finale ou Purgatoire

§1030
Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaires pour entrer dans la joie du ciel .

§1031
L'Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés. L'Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence (cf. DS 1304) et de Trente (cf. DS 1820; 1580). La tradition de l'Église, faisant référence à certains textes de l'Écriture (par exemple 1 Co 3, 15; 1 P 1, 7), parle d'un feu purificateur:

Pour ce qui est de certaines fautes légères, il faut croire qu'il existe avant le jugement un feu purificateur, selon ce qu'affirme Celui qui est la Vérité, en disant que si quelqu'un a prononcé un blasphème contre l'Esprit Saint, cela ne lui sera pardonné ni dans ce siècle-ci, ni dans le siècle futur (Mt 12, 31). Dans cette sentence nous pouvons comprendre que certaines fautes peuvent être remises dans ce siècle-ci, mais certaines autres dans le siècle futur (S. Grégoire le Grand, dial. 4, 39).

§1032
Cet enseignement s'appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture: «Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu'ils fussent délivrés de leur péché» (2 M 12, 46). Dès les premiers temps, l'Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856;), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L'Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les oeuvres de pénitence en faveur des défunts:

Portons-leur secours et faisons leur commémoraison. Si les fils de Job ont été purifiés par le sacrifice de leur père (cf. Jb 1, 5), pourquoi douterions-nous que nos offrandes pour les morts leur apportent quelque consolation? N'hésitons pas à porter secours à ceux qui sont partis et à offrir nos prières pour eux (S. Jean Chrysostome, hom. in 1 Cor. 41, 5: PG 61, 361C).

IV. L'enfer

§1033
Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l'aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes: «Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide; or vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui» (1 Jn 3, 15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s'en être repenti et sans accueillir l'amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c'est cet état d'auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu'on désigne par le mot «enfer».

§1034
Jésus parle souvent de la «géhenne» du «feu qui ne s'éteint pas» (cf. Mt 5, 22. 29; 13, 42. 50; Mc 9, 43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu'à la fin de leur vie de croire et de se convertir , et où peuvent être perdus à la fois l'âme et le corps (cf. Mt 10, 28). Jésus annonce en termes graves qu'il «enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d'iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente» (Mt 13, 41-42), et qu'il prononcera la condamnation: «Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel!» (Mt 25, 41).

§1035
L'enseignement de l'Église affirme l'existence de l'enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l'enfer, «le feu éternel» (cf. DS 76; 409; 411; 801; 858; 1002; 1351; 1575; SPF 12). La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.

§1036
Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l'Église au sujet de l'enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l'homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion: «Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent» (Mt 7, 13-14):

Ignorants du jour et de l'heure, il faut que, suivant l'avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s'achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d'être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d'être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l'ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents (LG 48).

§1037
Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397; 1567); il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu'à la fin.Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l'Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut «que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir» (2 P 3, 9):

Voici l'offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière: dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus (MR, Canon Romain 88).

V. Le Jugement dernier

§1038
La résurrection de tous les morts, «des justes et des pécheurs» (Ac 24, 15), précédera le Jugement dernier. Ce sera «l'heure où ceux qui gisent dans la tombe en sortiront à l'appel de la voix du Fils de l'Homme; ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, ceux qui auront fait le mal pour la damnation» (Jn 5, 28-29). Alors le Christ «viendra dans sa gloire, escorté de tous les anges (...). Devant lui seront rassemblés toutes les nations, et il séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs. Il placera les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche (...). Et ils s'en iront, ceux-ci à une peine éternelle, et les justes à la vie éternelle» (Mt 25, 31. 32. 46).

§1039
C'est face au Christ qui est la Vérité que sera définitivement mise à nu la vérité sur la relation de chaque homme à Dieu (cf. Jn 12, 49). Le jugement dernier révélera jusque dans ses ultimes conséquences ce que chacun aura fait de bien ou omis de faire durant sa vie terrestre:

Tout le mal que font les méchants est enregistré -- et ils ne le savent pas. Le Jour où «Dieu ne se taira pas» (Ps 50, 3) (...) Il se tournera vers les mauvais: «J'avais, leur dira-t-il, placé sur terre mes petits pauvres, pour vous. Moi, leur chef, je trônais dans le ciel à la droite de mon Père -- mais sur la terre mes membres avaient faim. Si vous aviez donné à mes membres, ce que vous auriez donné serait parvenu jusqu'à la tête. Quand j'ai placé mes petits pauvres sur la terre, je les ai institués vos commissionnaires pour porter vos bonnes oeuvres dans mon trésor: vous n'avez rien déposé dans leurs mains, c'est pourquoi vous ne possédez rien auprès de moi» (S. Augustin, serm. 18, 4, 4: PL 38, 130-131).

§1040
Le jugement dernier interviendra lors du retour glorieux du Christ. Le Père seul en connaît l'heure et le jour, Lui seul décide de son avènement. Par son Fils Jésus-Christ Il prononcera alors sa parole définitive sur toute l'histoire. Nous connaîtrons le sens ultime de toute l'oeuvre de la création et de toute l'économie du salut, et nous comprendrons les chemins admirables par lesquels Sa Providence aura conduit toute chose vers sa fin ultime. Le jugement dernier révélera que la justice de Dieu triomphe de toutes les injustices commises par ses créatures et que son amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8, 6).

§1041
Le message du Jugement dernier appelle à la conversion pendant que Dieu donne encore aux hommes «le temps favorable, le temps du salut» (2 Co 6, 2). Il inspire la sainte crainte de Dieu. Il engage pour la justice du Royaume de Dieu. Il annonce la «bienheureuse espérance» (Tt 2, 13) du retour du Seigneur qui «viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré en tous ceux qui auront cru» (2 Th 1, 10).

VI. L'espérance des cieux nouveaux et de la terre nouvelle

§1042
A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Après le jugement universel, les justes régneront pour toujours avec le Christ, glorifiés en corps et en âme, et l'univers lui-même sera renouvelé:

Alors l'Église sera «consommée dans la gloire céleste, lorsque, avec le genre humain, tout l'univers lui-même, intimement uni avec l'homme et atteignant par lui sa destinée, trouvera dans le Christ sa définitive perfection» (LG 48).

§1043
Cette rénovation mystérieuse, qui transformera l'humanité et le monde, la Sainte Écriture l'appelle «les cieux nouveaux et la terre nouvelle» (2 P 3, 13; cf. Ap 21, 1). Ce sera la réalisation définitive du dessein de Dieu de «ramener toutes choses sous un seul Chef, le Christ, les êtres célestes comme les terrestres» (Ep 1, 10).

§1044
Dans cet «univers nouveau» (Ap 21, 5), la Jérusalem céleste, Dieu aura sa demeure parmi les hommes. «Il essuiera toute larme de leurs yeux; de mort, il n'y en aura plus; de pleur, de cri et de peine, il n'y en aura plus, car l'ancien monde s'en est allé» (Ap 21, 4; cf. 21, 27).

§1045
Pour l'homme, cette consommation sera la réalisation ultime de l'unité du genre humain, voulue par Dieu dès la création et dont l'Église pérégrinante était «comme le sacrement» (LG 1). Ceux qui seront unis au Christ formeront la communauté des rachetés, la Cité Sainte de Dieu (Ap 21, 2), «l'Épouse de l'Agneau» (Ap 21, 9). Celle-ci ne sera plus blessée par le péché, les souillures (cf. Ap 21, 27), l'amour propre, qui détruisent ou blessent la communauté terrestre des hommes. La vision béatifique, dans laquelle Dieu s'ouvrira de façon inépuisable aux élus, sera la source intarissable de bonheur, de paix et de communion mutuelle.

§1046
Quant au cosmos, la Révélation affirme la profonde communauté de destin du monde matériel et de l'homme:

Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu (...) avec l'espérance d'être elle aussi libérée de la servitude de la corruption. (...) Nous le savons en effet, toute la création jusqu'à ce jour gémit en travail d'enfantement. Et non pas elle seule; nous-mêmes qui possédons les prémices de l'Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l'attente de la rédemption de notre corps (Rm 8, 19-23).

§1047
L'univers visible est donc destiné, lui aussi, à être transformé, «afin que le monde lui-même, restauré dans son premier état, soit, sans plus aucun obstacle, au service des justes», participant à leur glorification en Jésus-Christ ressuscité (S. Irénée, haer. 5, 32, 1).

§1048
«Nous ignorons le temps de l'achèvement de la terre et de l'humanité, nous ne connaissons pas le mode de transformation du cosmos. Elle passe, certes, la figure de ce monde déformée par le péché; mais nous l'avons appris, Dieu nous prépare une nouvelle demeure et une nouvelle terre où régnera la justice et dont la béatitude comblera et dépassera tous les désirs de paix qui montent au coeur de l'homme» (GS 39, § 1).

§1049
«Mais l'attente de la terre nouvelle, loin d'affaiblir en nous le souci de cultiver cette terre, doit plutôt le réveiller: le corps de la nouvelle famille humaine y grandit, qui offre déjà quelque ébauche du siècle à venir. C'est pourquoi, s'il faut soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du règne du Christ, ce progrès a cependant beaucoup d'importance pour le royaume de Dieu, dans la mesure où il peut contribuer à une meilleure organisation de la société humaine» (GS 39, § 2).

§1050
«Car tous les fruits excellents de notre nature et de notre industrie, que nous aurons propagés sur terre selon le commandement du Seigneur et dans son Esprit, nous les retrouverons plus tard, mais purifiés de toute souillure, illuminés, transfigurés, lorsque le Christ remettra à son Père le royaume éternel et universel» (GS 39, § 3; cf. LG 2). Dieu sera alors «tout en tous» (1 Co 15, 28), dans la vie éternelle:

La vie subsistante et vraie, c'est le Père qui, par le Fils et en l'Esprit Saint, déverse sur tous sans exception les dons célestes. Grâce à sa miséricorde, nous aussi, hommes, nous avons reçu la promesse indéfectible de la vie éternelle (S. Cyrille de Jérusalem, catech. ill. 18, 29: PG 33, 1049).

EN BREF

§1051
Chaque homme dans son âme immortelle reçoit sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier par le Christ, juge des vivants et des morts.

§1052
«Nous croyons que les âmes de tous ceux qui meurent dans la grâce du Christ (...) sont le Peuple de Dieu dans l'au-delà de la mort, laquelle sera définitivement vaincue le jour de la résurrection où ces âmes seront réunies à leurs corps» (SPF 28).

§1053
«Nous croyons que la multitude de celles qui sont rassemblées autour de Jésus et de Marie au Paradis forme l'Église du ciel, où dans l'éternelle béatitude elles voient Dieu tel qu'il est et où elles sont aussi, à des degrés divers, associées avec les saints anges au gouvernement divin exercé par le Christ en gloire, en intercédant pour nous et aidant notre faiblesse par leur sollicitude fraternelle» (SPF 29).

§1054
Ceux qui meurent dans la grâce et l'amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu'assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d'obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie de Dieu.

§1055
En vertu de la «communion des saints», l'Église recommande les défunts à la miséricorde de Dieu et offre en leur faveur des suffrages, en particulier le saint sacrifice eucharistique.

§1056
Suivant l'exemple du Christ, l'Église avertit les fidèles de la «triste et lamentable réalité de la mort éternelle» (DCG 69), appelée aussi «enfer».

§1057
La peine principale de l'enfer consiste en la séparation éternelle d'avec Dieu en qui seul l'homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.

§1058
L'Église prie pour que personne ne se perde: «Seigneur, ne permets pas que je sois jamais séparé de toi». S'il est vrai que personne ne peut se sauver lui-même, il est vrai aussi que «Dieu veut que tous soient sauvés» (1 Tm 2, 4) et que pour Lui «tout est possible» (Mt 19, 26).

§1059
«La très sainte Église romaine croit et confesse fermement qu'au jour du Jugement tous les hommes comparaîtront avec leur propre corps devant le tribunal du Christ pour rendre compte de leurs propres actes» (DS 859; cf. DS 1549).

§1060
A la fin des temps, le Royaume de Dieu arrivera à sa plénitude. Alors les justes régneront avec le Christ pour toujours, glorifiés en corps et en âme, et l'univers matériel lui-même sera transformé. Dieu sera alors «tout en tous» (1 Co 15, 28), dans la vie éternelle.

«Amen»

§1061
Le Credo, comme aussi le dernier livre de l'Écriture Sainte (cf. Ap 22, 21), se termine avec le mot hébreu Amen. On le trouve fréquemment à la fin des prières du Nouveau Testament. De même, l'Église termine ses prières par «Amen».

§1062
En hébreux, «Amen» se rattache à la même racine que le mot «croire». Cette racine exprime la solidité, la fiabilité, la fidélité. Ainsi on comprend pourquoi le «Amen» peut être dit de la fidélité de Dieu envers nous et de notre confiance en Lui.

§1063
Dans le prophète Isaïe on trouve l'expression «Dieu de vérité», littéralement «Dieu de l'Amen», c'est-à-dire le Dieu fidèle à ses promesses: «Quiconque voudra être béni sur terre voudra être béni par le Dieu de l'Amen» (Is 65, 16). Notre Seigneur emploie souvent le terme «Amen» (cf. Mt 6, 2. 5. 16), parfois sous forme redoublée (cf. Jn 5, 19), pour souligner la fiabilité de son enseignement, son Autorité fondée sur la Vérité de Dieu.

§1064
L'«Amen» final du Credo reprend et confirme donc ses deux premiers mots: «Je crois». Croire, c'est dire «Amen» aux paroles, aux promesses, aux commandements de Dieu, c'est se fier totalement en Celui qui est l'«Amen» d'infini amour et de parfaite fidélité. La vie chrétienne de chaque jour sera alors l'«Amen» au «Je crois» de la Profession de foi de notre Baptême:

Que ton Symbole soit pour toi comme un miroir. Regarde-toi en lui: pour voir si tu crois tout ce que tu déclares croire. Et réjouis-toi chaque jour en ta foi (S. Augustin, serm. 58, 11, 13: PL 38, 399).

§1065
Jésus-Christ lui-même est «l'Amen» (Ap 3, 14). Il est l'«Amen» définitif de l'amour du Père pour nous; il assume et achève notre «Amen» au Père: «Toutes les promesses de Dieu ont en effet leur 'oui' en lui; aussi bien est-ce par lui que nous disons notre 'Amen' à la gloire de Dieu» (2 Co 1, 20):

Par Lui, avec Lui et en Lui,

à toi, Dieu le Père Tout-Puissant,

dans l'unité du Saint-Esprit,

tout honneur et toute gloire,

pour les siècles des siècles.

AMEN.



2) LA CÉLÉBRATION DU MYSTÈRE CHRÉTIEN

Sacrements.
[Source]

Pourquoi la Liturgie?

§1066
Dans le Symbole de la foi, l'Église confesse le mystère de la Trinité Sainte et son «dessein bienveillant» (Ep 1, 9) sur toute la création: le Père accomplit le «mystère de sa volonté» en donnant son Fils Bien-aimé et son Esprit Saint pour le salut du monde et pour la gloire de son Nom. Tel est le Mystère du Christ (cf. Ep 3, 4), révélé et réalisé dans l'histoire selon un plan, une «disposition» sagement ordonnée que S. Paul appelle «l'Économie du Mystère» (Ep 3, 9) et que la tradition patristique appellera «l'Économie du Verbe incarné» ou «l'Économie du salut».

§1067
«Cette oeuvre de la rédemption des hommes et de la parfaite glorification de Dieu, à quoi avaient préludé les grandes oeuvres divines dans le peuple de l'Ancien Testament, le Christ Seigneur l'a accomplie principalement par le mystère pascal de sa bienheureuse passion, de sa résurrection du séjour des morts et de sa glorieuse ascension; mystère pascal par lequel 'en mourant il a détruit notre mort, et en ressuscitant il a restauré la vie'. Car c'est du côté du Christ endormi sur la croix qu'est né 'l'admirable sacrement de l'Église tout entière'» (SC 5). C'est pourquoi, dans la Liturgie, l'Église célèbre principalement le Mystère pascal par lequel le Christ a accompli l'oeuvre de notre salut.

§1068
C'est ce Mystère du Christ que l'Église annonce et célèbre dans sa Liturgie, afin que les fidèles en vivent et en témoignent dans le monde:

En effet, la liturgie, par laquelle, surtout dans le divin sacrifice de l'Eucharistie, «s'exerce l'oeuvre de notre rédemption», contribue au plus haut point à ce que les fidèles, par leur vie, expriment et manifestent aux autres le Mystère du Christ et la nature authentique de la véritable Église (SC 2).

Que signifie le mot liturgie?

§1069
Le mot «Liturgie» signifie originellement «oeuvre publique», «service de la part de/et en faveur du peuple». Dans la tradition chrétienne il veut signifier que le Peuple de Dieu prend part à «l'oeuvre de Dieu» (cf. Jn 17, 4). Par la Liturgie le Christ, notre Rédempteur et Grand Prêtre, continue dans son Église, avec elle et par elle, l'oeuvre de notre rédemption:

§1070
Le mot «Liturgie» dans le Nouveau Testament est employé pour désigner non seulement la célébration du culte divin (cf. Ac 13, 2; Lc 1, 23), mais aussi l'annonce de l'Évangile (cf. Rm 15, 16; Ph 2, 14-17 et 2, 30) et la charité en acte (cf. Rm 15, 27; 2 Co 9, 12; Ph 2, 25). Dans toutes ces situations, il s'agit du service de Dieu et des hommes. Dans la célébration liturgique, l'Église est servante, à l'image de son Seigneur, l'unique «Liturge» (cf. He 8, 2 et 6), participant à son sacerdoce (culte) prophétique (annonce) et royale (service de charité):

C'est donc à juste titre que la liturgie est considérée comme l'exercice de la fonction sacerdotale de Jésus-Christ, exercice dans lequel la sanctification de l'homme est signifiée par des signes sensibles et est réalisée d'une manière propre à chacun d'eux, dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus-Christ, c'est-à-dire par le Chef et par ses membres. Par suite, toute célébration liturgique, en tant qu'oeuvre du Christ prêtre et de son Corps qui est l'Église, est l'action sacrée par excellence dont nulle autre action de l'Église ne peut atteindre l'efficacité au même titre et au même degré (SC 7).

La Liturgie comme source de Vie

§1071
Oeuvre du Christ, la Liturgie est aussi une action de son Église. Elle réalise et manifeste l'Église comme signe visible de la Communion de Dieu et des hommes par le Christ. Elle engage les fidèles dans la Vie nouvelle de la communauté. Elle implique une participation «consciente, active et fructueuse» de tous (SC 11).

§1072
«La Liturgie n'épuise pas tout l'agir ecclésial» (SC 9): elle doit être précédée par l'évangélisation, la foi et la conversion; elle peut alors porter ses fruits dans la vie des fidèles: la Vie nouvelle selon l'Esprit, l'engagement dans la mission de l'Église et le service de son Unité.

Prière et Liturgie

§1073
La Liturgie est aussi participation à la prière du Christ, adressée au Père dans l'Esprit Saint. En elle toute prière chrétienne trouve sa source et son terme. Par la Liturgie, l'homme intérieur est enraciné et fondé (cf. Ep 3, 16-17) dans «le grand amour dont le Père nous a aimés» (Ep 2, 4) dans son Fils Bien-aimé. C'est la même «merveille de Dieu» qui est vécu et intériorisé par toute prière, «en tout temps, dans l'Esprit» (Ep 6, 18).

Catéchèse et Liturgie

§1074
«La Liturgie est le sommet auquel tend l'action de l'Église, et en même temps la source d'où découle toute sa vigueur» (SC 10). Elle est donc le lieu privilégié de la catéchèse du Peuple de Dieu. «La catéchèse est intrinsèquement reliée à toute l'action liturgique et sacramentelle, car c'est dans les Sacrements, et surtout dans l'Eucharistie, que le Christ Jésus agit en plénitude pour la transformation des hommes» (Jean-Paul II, CT 23).

§1075
La catéchèse liturgique vise à introduire dans le Mystère du Christ (elle est «mystagogie»), en procédant du visible à l'invisible, du signifiant au signifié, des «sacrements» aux «mystères». Une telle catéchèse est du ressort des catéchismes locaux et régionaux. Le présent catéchisme, qui se veut au service de toute l'Église, dans la diversité de ses rites et de ses cultures (cf. SC 3-4), présentera ce qui est fondamental et commun à toute l'Église concernant la Liturgie comme mystère et comme célébration (première Section) puis les sept sacrements et les sacramentaux (deuxième Section).

Section 2.1) L'économie sacramentelle

§1076
Le jour de la Pentecôte, par l'effusion de l'Esprit Saint, l'Église est manifestée au monde (cf. SC 6; LG 2). Le don de l'Esprit inaugure un temps nouveau dans la «dispensation du Mystère «: le temps de l'Église, durant lequel le Christ manifeste, rend présent et communique son oeuvre de salut par la Liturgie de Son Église, «jusqu'à ce qu'Il vienne» (1 Co 11, 26). Durant ce temps de l'Église, le Christ vit et agit désormais dans Son Église et avec elle d'une manière nouvelle, propre à ce temps nouveau. Il agit par les Sacrements; c'est cela que la Tradition commune de l'Orient et de l'Occident appelle «l'Économie sacramentelle «; celle-ci consiste en la communication (ou «dispensation») des fruits du Mystère pascal du Christ dans la célébration de la liturgie «sacramentelle» de l'Église.

C'est pourquoi il importe de mettre d'abord en lumière cette «dispensation sacramentelle» (Chapitre premier). Ainsi apparaîtront plus clairement la nature et les aspects essentiels de la célébration liturgique (Chapitre deuxième).

LA LITURGIE -- OeUVRE DE LA SAINTE TRINITE

I. Le Père, Source et Fin de la Liturgie

§1077
«Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux Cieux, dans le Christ. C'est ainsi qu'il nous a élus en lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour, déterminant d'avance que nous serions pour Lui des fils adoptifs par Jésus-Christ. Tel fut le bon plaisir de sa volonté, à la louange de gloire de sa grâce, dont Il nous a gratifiés dans le Bien-aimé» (Ep 1, 3-6).

§1078
Bénir est une action divine qui donne la vie et dont le Père est la source. Sa bénédiction est à la fois parole et don (bene-dictio, eu-logia). Appliquée à l'homme, ce terme signifiera l'adoration et la remise à son Créateur dans l'action de grâce.

§1079
Du commencement jusqu'à la consommation des temps, toute l'oeuvre de Dieu est bénédiction. Du poème liturgique de la première création aux cantiques de la Jérusalem céleste, les auteurs inspirés annoncent le Dessein du salut comme une immense bénédiction divine.

§1080
Dès le commencement, Dieu bénit les êtres vivants, spécialement l'homme et la femme. L'alliance avec Noé et avec tous les êtres animés renouvelle cette bénédiction de fécondité, malgré le péché de l'homme par lequel le sol est «maudit». Mais c'est à partir d'Abraham que la bénédiction divine pénètre l'histoire des hommes, qui allait vers la mort, pour la faire remonter à la vie, à sa source: par la foi du «père des croyants» qui accueille la bénédiction est inaugurée l'histoire du salut.

§1081
Les bénédictions divines se manifestent en événements étonnants et sauveurs: la naissance d'Isaac, la sortie d'Égypte (Pâque et Exode), le don de la Terre promise, l'élection de David, la Présence de Dieu dans le temple, l'exil purificateur et le retour d'un «petit Reste». La Loi, les Prophètes et les Psaumes qui tissent la liturgie du Peuple élu, à la fois rappellent ces bénédictions divines et y répondent par les bénédictions de louange et d'action de grâce.

§1082
Dans la liturgie de l'Église, la bénédiction divine est pleinement révélée et communiquée: le Père est reconnu et adoré comme la Source et la Fin de toutes les bénédictions de la création et du salut; dans Son Verbe, incarné, mort et ressuscité pour nous, il nous comble de Ses bénédictions, et par Lui il répand en nos coeurs le Don qui contient tous les dons: l'Esprit Saint.

§1083
On comprend alors la double dimension de la Liturgie chrétienne comme réponse de foi et d'amour aux «bénédictions spirituelles» dont le Père nous gratifie. D'une part, l'Église, unie à son Seigneur et «sous l'action de l'Esprit Saint» (Lc 10, 21), bénit le Père «pour son Don ineffable» (2 Co 9, 15) par l'adoration, la louange et l'action de grâces. D'autre part, et jusqu'à la consommation du Dessein de Dieu, l'Église ne cesse d'offrir au Père «l'offrande de ses propres dons» et de l'implorer d'envoyer l'Esprit Saint sur celle-ci, sur elle-même, sur les fidèles et sur le monde entier, afin que par la communion à la mort et à la résurrection du Christ-Prêtre et par la puissance de l'Esprit, ces bénédictions divines portent des fruits de vie «à la louange de gloire de sa grâce» (Ep 1, 6).

II. L'oeuvre du Christ dans la liturgie

Le Christ glorifié...

§1084
«Assis à la droite du Père» et répandant l'Esprit Saint en son Corps qui est l'Église, le Christ agit désormais par les sacrements, institués par Lui pour communiquer sa grâce. Les sacrements sont des signes sensibles (paroles et actions), accessibles à notre humanité actuelle. Ils réalisent efficacement la grâce qu'ils signifient en vertu de l'action du Christ et par la puissance de l'Esprit Saint.

§1085
Dans la Liturgie de l'Église le Christ signifie et réalise principalement son Mystère pascal. Durant sa vie terrestre, Jésus annonçait par son enseignement et anticipait par ses actes son Mystère pascal. Quand son Heure est venue (cf. Jn 13, 1; 17, 1), il vit l'unique événement de l'histoire qui ne passe pas: Jésus meurt, est enseveli, ressuscite d'entre les morts et est assis à la droite du Père «une fois pour toutes» (Rm 6, 10; He 7, 27; 9, 12). C'est un événement réel, advenu dans notre histoire, mais il est unique: tous les autres événements de l'histoire arrivent une fois, puis ils passent, engloutis dans le passé. Le Mystère pascal du Christ, par contre, ne peut pas rester seulement dans le passé, puisque par sa Mort il a détruit la mort, et que tout ce que le Christ est, et tout ce qu'Il a fait et souffert pour tous les hommes, participe de l'éternité divine et surplombe ainsi tous les temps et y est rendu présent. L'Événement de la Croix et de la Résurrection demeure et attire tout vers la Vie.

... dès l'Église des Apôtres ...

§1086
«De même que le Christ fut envoyé par le Père, ainsi lui-même envoya ses apôtres, remplis de l'Esprit Saint, non seulement pour que, prêchant l'Évangile à toute créature, ils annoncent que le Fils de Dieu, par sa mort et par sa résurrection, nous a délivrés du pouvoir de Satan ainsi que de la mort, et nous a transférés dans le Royaume de son Père, mais aussi afin qu'ils exercent cette oeuvre de salut qu'ils annonçaient, par le Sacrifice et les sacrements autour desquels gravite toute la vie liturgique» (SC 6).

§1087
Ainsi, le Christ ressuscité, en donnant l'Esprit Saint aux Apôtres, leur confie son pouvoir de sanctification (cf. Jn 20, 21-23): ils deviennent signes sacramentels du Christ. Par la puissance du même Esprit Saint, ils confient ce pouvoir à leurs successeurs. Cette «succession apostolique» structure toute la vie liturgique de l'Église; elle est elle-même sacramentelle, transmise par le sacrement de l'Ordre.

... est présent dans la Liturgie terrestre ...

§1088
«Pour l'accomplissement d'une si grande oeuvre» -- la dispensation ou communication de son oeuvre de salut, -- «le Christ est toujours là auprès de son Église, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le Sacrifice de la Messe, et dans la personne du ministre, 'le même offrant maintenant par le ministère des prêtres qui s'offrit alors Lui-même sur la Croix' et, au plus haut point, sous les espèces eucharistiques. Il est là présent par sa vertu dans les sacrements, au point que lorsque quelqu'un baptise, c'est le Christ Lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c'est Lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l'Église prie et chante les psaumes, Lui qui a promis: 'Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d'eux' (Mt 18, 20)» (SC 7).

§1089
«Pour l'accomplissement de cette grande oeuvre par laquelle Dieu est parfaitement glorifié et les hommes sanctifiés, le Christ s'associe toujours l'Église, Son Épouse bien-aimée, qui L'invoque comme son Seigneur et qui passe par Lui pour rendre son culte au Père Éternel» (SC 7).

... qui participe à la Liturgie céleste

§1090
«Dans la liturgie terrestre nous participons par un avant-goût à cette liturgie céleste qui se célèbre dans la sainte cité de Jérusalem à laquelle nous tendons comme des voyageurs, où le Christ siège à la droite de Dieu, comme ministre du sanctuaire et du vrai tabernacle; avec toute l'armée de la milice céleste, nous chantons au Seigneur l'hymne de gloire; en vénérant la mémoire des saints, nous espérons partager leur société; nous attendons comme Sauveur notre Seigneur Jésus Christ, jusqu'à ce que lui-même se manifeste, lui qui est notre vie, et alors nous serons manifestés avec lui dans la gloire» (SC 8; cf. LG 50).

III. L'Esprit Saint et l'Église dans la liturgie

§1091
Dans la Liturgie l'Esprit Saint est le pédagogue de la foi du Peuple de Dieu, l'artisan des " chefs-d'oeuvre de Dieu» que sont les sacrements de la Nouvelle Alliance. Le désir et l'oeuvre de l'Esprit au coeur de l'Église est que nous vivions de la vie du Christ ressuscité. Quand il rencontre en nous la réponse de foi qu'il a suscitée, il se réalise une véritable coopération. Par elle, la Liturgie devient l'oeuvre commune de l'Esprit Saint et de l'Église.

§1092
Dans cette dispensation sacramentelle du mystère du Christ, l'Esprit Saint agit de la même manière que dans les autres temps de l'Économie du salut: il prépare l'Église à rencontrer son Seigneur; il rappelle et manifeste le Christ à la foi de l'assemblée; il rend présent et actualise le mystère du Christ par sa puissance transformante; enfin, l'Esprit de Communion unit l'Église à la vie et à la mission du Christ.

L'Esprit Saint prépare à accueillir le Christ

§1093
L'Esprit Saint accomplit dans l'Économie sacramentelle les figures de l'Ancienne Alliance. Puisque l'Église du Christ était «admirablement préparée dans l'histoire du peuple d'Israël et dans l'Ancienne Alliance» (LG 2), la Liturgie de l'Église garde comme une partie intégrante et irremplaçable, en les faisant siens, des éléments du culte de l'Ancienne Alliance:

-- principalement la lecture de l'Ancien Testament;

-- la prière des Psaumes;

-- et surtout la mémoire des événements sauveurs et des réalités significatives qui ont trouvé leur accomplissement dans le mystère du Christ (la Promesse et l'Alliance, l'Exode et la Pâque, le Royaume et le Temple, l'Exil et le Retour).

§1094
C'est sur cette harmonie des deux Testaments (cf. DV 14-16) que s'articule la catéchèse pascale du Seigneur (cf. Lc 24, 13-49), puis celle des Apôtres et des Pères de l'Église. Cette catéchèse dévoile ce qui demeurait caché sous la lettre de l'Ancien Testament: le mystère du Christ. Elle est appelée «typologique» parce qu'elle révèle la nouveauté du Christ à partir des «figures» (types) qui l'annonçaient dans les faits, les paroles, et les symboles de la première Alliance. Par cette relecture dans l'Esprit de Vérité à partir du Christ, les figures sont dévoilés (cf. 2 Co 3, 14-16). Ainsi, le déluge et l'arche de Noé préfiguraient le salut par le Baptême (cf. 1 P 3, 21), la Nuée et la traversée de la Mer Rouge également, et l'eau du rocher était la figure des dons spirituels du Christ (cf. 1 Co 10, 1-6); la manne au désert préfigurait l'Eucharistie, «le vrai Pain du Ciel» (Jn 6, 48).

§1095
C'est pourquoi l'Église, spécialement lors des temps de l'Avent, du Carême et surtout dans la nuit de Pâques, relit et revit tous ces grands événements de l'histoire du salut dans l'«aujourd'hui» de sa Liturgie. Mais cela exige aussi que la catéchèse aide les fidèles à s'ouvrir à cette intelligence «spirituelle» de l'Économie du salut, telle que la Liturgie de l'Église la manifeste et nous la fait vivre.

§1096
Liturgie juive et liturgie chrétienne. Une meilleure connaissance de la foi et de la vie religieuse du peuple juif, telles qu'elles sont professées et vécues encore maintenant, peut aider à mieux comprendre certains aspects de la liturgie chrétienne. Pour les juifs et pour les chrétiens l'Écriture Sainte est une part essentielle de leurs liturgies: pour la proclamation de la Parole de Dieu, la réponse à cette Parole, la prière de louange et d'intercession pour les vivants et les morts, le recours à la miséricorde divine. La liturgie de la Parole, dans sa structure propre, trouve son origine dans la prière juive. La prière des Heures et autres textes et formulaires liturgiques y ont leurs parallèles, ainsi que les formules mêmes de nos prières les plus vénérables, dont le Pater. Les prières eucharistiques s'inspirent aussi de modèles de la tradition juive. Le rapport entre liturgie juive et liturgie chrétienne, mais aussi la différence de leurs contenus, sont particulièrement visibles dans les grandes fêtes de l'année liturgique, comme la Pâque. Les chrétiens et les juifs célèbrent la Pâque: Pâque de l'histoire, tendue vers l'avenir chez les juifs; Pâque accomplie dans la mort et la résurrection du Christ chez les chrétiens, bien que toujours en attente de la consommation définitive.

§1097
Dans la Liturgie de la Nouvelle Alliance, toute action liturgique, spécialement la célébration de l'Eucharistie et des sacrements, est une rencontre entre le Christ et l'Église. L'assemblée liturgique tient son unité de la «Communion de l'Esprit Saint» qui rassemble les enfants de Dieu dans l'unique Corps du Christ. Elle dépasse les affinités humaines, raciales, culturelles et sociales.

§1098
L'Assemblée doit se préparer à rencontrer son Seigneur, être «un peuple bien disposé». Cette préparation des coeurs est l'oeuvre commune de l'Esprit Saint et de l'Assemblée, en particulier de ses ministres. La grâce de l'Esprit Saint cherche à éveiller la foi, la conversion du coeur et l'adhésion à la volonté du Père. Ces dispositions sont présupposées à l'accueil des autres grâces offertes dans la célébration elle-même et aux fruits de Vie nouvelle qu'elle est destinée à produire ensuite.

L'Esprit Saint rappelle le Mystère du Christ

§1099
L'Esprit et l'Église coopèrent à manifester le Christ et son oeuvre de salut dans la Liturgie. Principalement dans l'Eucharistie, et analogiquement dans les autres sacrements, la Liturgie est Mémorial du Mystère du salut. L'Esprit Saint est la mémoire vivante de l'Église (cf. Jn 14, 26).

Catéchisme de l'Église catholique © Libreria Editrice Vaticana 1992.

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