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Quelques règles de conception

Semper paratus.
Semper paratus.

Introduction

Étant donné quelques pires éventualités, et quelques spécifications plutôt vagues, de quoi la solution pourrait-elle avoir l'air, au moins en gros? Voici quelques règles de conception générales, classifiées en gros, et triées autant que possible en ordre d'importance décroissante.

Toutes ces règles de conception pourraient se résumer ainsi: «Fie-toi à Dieu, à la Nation et à toi-même; Reste mobile, simple, redondant et inintéressant».

1) Dieu l'Unique Nécessaire («Unum necessarium» [Lc 10:42])

Comme mentionné dans l'introduction à la «Trousse du célibataire», cette section du site web vise certains aspects matériels de la vie, mais la vie spirituelle a une telle influence sur nos décisions matérielles, que je dois au moins rappeler quelques principes spirituels ici.

1.1) Adorer Dieu, pas des objets matériels.

Si votre vie est centrée sur des biens matériels, comme l'argent, aucune «Trousse du célibataire» ne pourra vous sauver. Les objets matériels doivent nous servir, et le trésor qu'il faut amasser doit être au Ciel [Lc 12:33]. Oui, nous avons besoin de nourriture, de vêtements, de médicaments, etc., mais «le Royaume de Dieu n'est pas affaire de nourriture ou de boisson» [Rm 14:17]. L'idolâtrie des objets matériels peut prendre plusieurs formes, comme par exemple «Le Culte des meubles» (qui fait que vous avez besoin d'un immense appartement, de gros fardiers de déménagement, de l'assurance coûteuse, etc.), ou «Le Culte du grenier» (qui fait que votre appartement est transformé en entrepôt rempli des cochonneries les plus hétéroclites), etc.

1.2) Nous sommes ici temporairement seulement, pour connaître, aimer et servir le Seigneur.

Nos objets matériels n'existent pas pour nous donner le bonheur éternel ici sur Terre. Si on tombe dans cette erreur, nos choix matériels seront tordus. Par exemple, vous pourrez accorder beaucoup d'importance à une chaîne audiovisuelle domestique, ou un chalet de luxe, ou devenir un «surviveur extrême», et perdre votre temps à vous préparer pour «La Fin du Monde tel qu'on le connaît» («TEOTWAWKI» en anglais), etc. C'est bien beau la «préparation contre les désastres», mais n'oubliez pas que le pire désastre, c'est d'aller en Enfer.

1.3) Un vice coûte plus cher à nourrir que deux enfants (Benjamin Franklin).

Il ne sert à rien d'essayer de trouver des objets matériels ou des méthodes qui vont compenser pour vos maladies spirituelles. Si vous êtes un alcoolique, par exemple, ne perdez pas votre temps à choisir le meilleur matelas pour le prix. L'argent que vous pourriez économiser sera gaspillé avec la bière. Obtenez d'abord de l'aide. Je pourrais donner d'autres exemples, comme quelqu'un qui est paresseux et accroc à la télé journalière (On ne peut pas acquérir les habiletés nécessaires pour obtenir et conserver un bon emploi, si on gaspille ses loisirs), ou quelqu'un qui est si égoïste et vaniteux que personne ne veut partager un appartement avec lui (ce qui lui aurait permis de diminuer grandement son coût de la vie), etc.

1.4) N'essayez pas de régler des problèmes spirituels avec des biens matériels, et vice-versa.

C'est le dernier «Principe spirituel de conception». Il résume en quelque sortes les précédents, tout en nous avertissant que l'autre extrême est aussi possible, c'est-à-dire d'essayer de résoudre des problèmes matériels avec des remèdes spirituels. Par exemple, si ce dont vous avez besoin c'est d'un vrai emploi avec un bon chèque de paie, les «Je vous salue Marie» ne suffiront pas. Autre exemple: si vous êtes trop paresseux et stupide pour vous préparer pour un désastre, n'essayez pas de vous cacher derrière Mt 6:25-34 («Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit!»), parce que saint Thomas d'Aquin va répliquer immédiatement avec IIa-IIae, q. 55, a. 6 et 7 («Va voir la fourmi, paresseux! observe ses moeurs et deviens sage: [... parce que] durant l'été elle assure sa provende, et amasse, au temps de la moisson, sa nourriture.»).

2) La Nation (en d'autres mots, la solidarité)

Nous sommes des «animaux sociaux» comme les philosophes le disent. Nous ne pourrions pas exister sans la société, et nous ne serions même pas ici sans la première «société» dans laquelle nous sommes nés (notre famille). Je ne peux pas énumérer ici tout ce que la société nous donne matériellement, puisque d'une certaine manière, elle nous donne tout! Pensez à la nourriture que vous mangez (vous ne l'avez probablement pas fait pousser, ou transportée au marché, etc.), ou les vêtements que vous portez, ou peut-être l'ordinateur que vous utilisez pour lire ceci (imaginez tous les hommes qui ont dû travailler pour inventer les ordinateurs!). Je vais donc indiquer seulement quelques règles qui sont parfois oubliées.

2.1) Impliquez-vous en politique plutôt que d'empiler des fusils et des munitions.

Ne gaspillez pas votre argent à tenter de vous «isoler» des problèmes sociaux. À la place, impliquez-vous en politique (bien sûr, intelligemment et vertueusement). La bonne Politique peut régler la plupart des problèmes matériels, et la bonne Politique est souvent la seule solution possible à un problème.

2.2) La co-propriété.

Souvent, on peut simplifier nos vies matérielles en ayant en co-propriété certains objets. Quelques exemples: partager un appartement, les bibliothèques municipales, le transport en commun, acheter une tondeuse pour plusieurs voisins, les magasins de location d'outils, etc.

2.3) L'assurance.

Certains problèmes ne peuvent pas être réglés autrement que par l'assurance. Souvenez-vous que l'assurance n'est qu'une autre manifestation de la solidarité. Prenez par exemple l'assurance-incendie. Nous savons que «X» maisons vont brûler à chaque année. Alors tout le monde contribue un peu à un fonds (par les primes d'assurance), et cet argent est distribué aux quelques malchanceux qui vont tout perdre cette année-là à cause d'un incendie. Donc ces quelques malchanceux peuvent redevenir des citoyens productifs, recommencer à payer leurs primes d'assurance, et l'année suivante aider à relever les prochains quelques malchanceux.

3) Vous-même («Mens sana in corpore sano»)

Après Dieu et la Nation, votre meilleure défense est vous-même, mais vous-même avec un esprit sain dans un corps sain («Mens sana in corpore sano»). La nécessité d'un corps sain est manifeste: pensez seulement aux conséquences horribles des maladies (le diabète, les maladies cardio-vasculaires, etc.). Il ne faut pas seulement retrouver son poids-santé, il faut aussi être en forme, ce qui suppose un programme d'entraînement physique avec les trois composantes standard: exercices aérobiques (comme le jogging, la nage, etc.), étirements, callisthénie (comme «sit-up», «push-up» et «chin-up», etc.). Quand vient le temps de survivre, votre arme matérielle la plus importante est votre corps.

De son côté, un «esprit sain» est d'abord une volonté en santé, en d'autres mots, vous devez acquérir toutes les vertus morales, tel qu'on vient de le dire. Mais un «esprit sain» signifie aussi acquérir ce que les philosophes appellent les «vertus intellectuelles» (de nos jours les gens utiliseraient des expressions comme «la connaissance» ou «les habiletés»). Certains exemples évidents de choses que vous devriez apprendre et pratiquer, pour améliorer vos probabilités de survie en cas des pires éventualités, sont:

- les premiers soins;
- l'auto-defense (par exemple comment éviter une confrontation, comment tirer à la carabine, etc.);
- l'agriculture de subsistence (par exemple comment faire pousser des légumes);
- le bricolage (par exemple comment construire et entretenir un abri, comment aiguiser des outils, comment réparer ses vêtements, etc.);
- l'entregent (Oui, je suis sérieux. Si vous êtes courtois et charitable, les autres vont avoir tendance à vouloir vous aider. La tortue handicappée termine la course devant le lièvre athlète et insolent, car elle se fait donner un «lift» par les automobilistes!)
- etc.

Nous ne parlerons pas plus des vertus intellectuelles ici, mais gardez en tête que c'est une catégorie vaste et essentielle. SVP référez-vous à de bons livres à ces sujets. (Je suis moi-même en train d'essayer de me bâtir une bibliographie sur ces sujets, mais jusqu'ici j'ai surtout gaspillé beaucoup d'argent pour ré-apprendre une leçon que je savais déjà.)

4) La mobilité (La règle cardinale pour survivre à un désastre)

La mobilité physique est bonne, tout simplement parce que si les choses tournent mal où vous êtes, vous pouvez aller ailleurs où les choses ne vont pas si mal. J'utilise les expressions «aller mal» et «aller ailleurs» de manière intentionnellement vague ici. Cela peut vouloir dire prendre votre sac d'escampette («bug-out bag») et sortir en courant d'une maison en feu dans le milieu de la nuit, ou mettre toutes vos possessions matérielles dans une fourgonnette et déménager dans une autre province, là où il y a plus d'emplois, etc.

Voici une autre manière de dire la même chose: «La règle cardinale pour survivre à un désastre est, lorsque possible, de s'enlever de son chemin!» [Bradley, Arthur T. Handbook to Practical Disaster Preparedness for the Family, 3rd Edition, 2012, p. 17] Pourquoi est-ce la règle cardinale ou essentielle de la disponibilité opérationnelle («preparedness»)? Parce que les problèmes qui nous menacent sont soit contrôlables, soit pas. S'ils sont contrôlables, en d'autres mots que nous pouvons faire quelque chose pour faire cesser la menace, eh bien nous faisons cesser la menace! Par exemple, si un gros camion s'en vient dans votre direction dans la rue, menaçant de vous tuer, vous revenez tout simplement sur le trottoir et votre problème est réglé!

Mais si une menace n'est pas en votre contrôle (comme une bombe nucléaire, ou une pandémie, ou un effondrement économique, ou en d'autres mots ce qu'on appelle un «désastre»), alors la seule chose que vous pouvez faire est de vous sauver! D'où l'importance de tout ce qui peut vous aider à vous enlever de là (c'est-à-dire la «mobilité»).

La mobilité est bonne, mais certaines choses ne sont pas de la «mobilité». Être une poule mouillée et se sauver de son devoir, lorsqu'il faut faire face à l'ennemi, n'est pas de la «mobilité». Être égoïste et abandonner la veuve et l'orphelin n'est pas de la «mobilité». À l'inverse, mettre tout votre équipement de survie beau, modulaire, bien organisé et mignon, dans une grosse boîte pour l'envoyer bien loin à des amis qui se débattent avec un désastre n'est pas un péché contre la mobilité. Au contraire, c'est une autre raison pour rendre mobile votre équipement.

4.1) Organisez vos possessions matérielles en «cercles imbriqués».

Figure 1: Survol de la structure
Figure 1: Survol de la structure

Si vous avez besoin de vous déplacer rapidement du point A au point B, vous devriez pouvoir facilement choisir le sous-ensemble de vos possessions matérielles qui convient au temps dont vous disposez pour vous déplacer. Cette structure vous aide aussi à établir des priorités pour vos efforts d'achat (vous commencez avec le plus petit cercle).

4.2) Évitez d'avoir des objets que vous ne pouvez pas transporter par vous-mêmes.

Certains mauvais exemples que j'ai vu dans d'autres appartements: un immense et lourd sofa qui se déplie pour devenir un lit (inconfortable), ou de grosses étagères à livre antiques, etc. Si vous avez vraiment besoin de quelque chose de gros et lourd, achetez la sorte qui se démonte en morceaux facilement transportables par une personne.

4.3) Améliorez votre mobilité «Pédibus cum jambis»

Lorsque tout va bien, il y a une foule de manières de se rendre du Point A au Point B (les autos, les trains, les autobus de la ville, les avions, etc.). Mais dans les situations difficiles, lorsque nous avons vraiment besoin de changer de place, ces moyens de transport souvent ne sont pas disponibles. C'est probablement donc une bonne idée d'améliorer votre mobilité «humano-motrice» (surtout la marche et le vélo). C'est incroyable jusqu'à quel point il est facile d'éviter de brûler des carburants fossiles si vous choisissez un appartement bien situé, si vous perdez du poids, et que vous vous habillez convenablement selon la météo.

4.4) Ne perdez pas de morceaux quand vous bougez

Un des désavantages de la mobilité est que plus vous bougez souvent et rapidement, plus vous avez tendance à perdre des morceaux. C'est comme secouer vigoureusement un tapis! Tout ce qui n'est pas attaché va revoler! Quelques suggestions générales, en ordre décroissant de «matérialité d'attachement»:

- Certains objets devraient toujours être attachés à vous (comme vos clés).
- Plusieurs objets devraient souvent être attachés ensemble. Un bon exemple est les mitaines, qui ont déjà une couche isolante et une couche étanche séparées, et qu'on doit souvent enlever (pour attacher ses bottes ou tripoter ses clés, etc.). Perdre une partie d'une mitaine peut être un danger mortel (la nuit, en hiver, loin de tout). Alors les bonnes mitaines ont des boucles, et les bons parkas ont des clips au bout des manches.
- Même si les objets ne sont pas attachés avec une corde à vous ou les uns aux autres, il peuvent être placés dans un contenant commun, qui peut être vu comme une sorte de corde magique les reliant tous. Par exemple, la trousse de toilette (brosse à dents, savon, razoir, etc.), le sac avec vos bas, mitaines et tuque de rechange, etc. Les sacs Ziploc et en filet sont des inventions merveilleuses.
- La bonne vieille véliste (ou liste de vérification, ou liste de contrôle, «checklist» en anglais) est aussi une bonne manière d'éviter les pertes. Il devrait y avoir une liste-maîtresse à quelque part, et chaque trousse devrait probablement avoir sa propre sous-liste attachée à son sac ou boîte contenant. Dans un monde idéal, je prendrais la photo de tous les objets d'une trousse, et j'imprimerais cette photo sur le Ziploc contenant! Il suffirait alors de mettre le Ziploc à plat sur la table, et de placer tous les objets dessus pour s'assurer qu'on oublie rien.
- Et bien sûr, moins vous avez de morceaux, moins vous avez de morceaux à perdre (ceci est couvert dans la section sur la simplicité).

5) La simplicité

Nous avons dit au début: «Fie-toi à Dieu, à la Nation et à toi-même; Reste mobile, simple, redondant et inintéressant». La simplicité comporte plusieurs avantages. Chaque objet matériel supplémentaire exige du temps pour le choisir, de l'argent pour l'acheter, de l'espace pour l'entreposer, des efforts pour l'entretenir et le déménager, des inquiétudes pour le vol et les dommages, etc. Alors minimisez le nombre de vos possessions.

5.1) Adoptez un style de vie qui minimise vos besoins d'objets matériels.

Quelques exemples:

- des habitudes alimentaires saines mais simples, qui éliminent les livres de cuisson, les ustensiles compliqués et la batterie de cuisine;
- des passe-temps qui sont tout aussi amusants, mais qui exigent moins d'objets;
- une coiffure qui élimine le peigne, le séchoir à cheveux et le shampooing;
- des articles souvenir de votre famille et de vos amis qui vous font remémorer autant de beaux souvenirs, mais qui sont beaucoup plus petits, ou même complètement électroniques;
- une vie spirituelle normale, plutôt que de tenter de combler votre vide affectif avec un chat, un chien, ou une perruche;
- etc.

5.2) Ne gardez pas les objets qui ne vous servent pas souvent.

Comme règle empirique, si vous n'utilisez pas quelque chose plusieurs fois par année, débarrassez-vous en.

Bien sûr, l'équipement d'urgence fait exception. (Comme par exemple la ceinture de sécurité de votre voiture, votre trousse de premier soins, vos détecteurs de feu, etc., en d'autres mots des objets dont vous ne voulez pas vous servir!)

5.3) Ne conservez pas un objet matériel si un équivalent électronique fait l'affaire.

Les ordinateurs et l'Internet sont merveilleux. Ils peuvent nous aider beaucoup à simplifier nos vies. D'abord, les ordinateurs nous permettent de réduire grandement notre utilisation du papier (qui est lourd et volumineux). Il y a déjà une grande quantité de bons livres disponibles gratuitement en ligne. Plusieurs autres livres peuvent aussi être achetés en version électronique (comme les dictionnaires). Au fur et à mesure que la technologie des écrans s'améliore, lire des livres sur votre ordinateur portatif va devenir de plus en plus agréable. D'autres exemples de réduction du papier: numériser vos albums de photo et ne conserver que la copie électronique, ou télécharger la version électronique du manuel de l'usager de votre calculette et recycler la grosse copie papier, ou ajouter un signet dans votre fureteur web pointant vers certains formulaires gouvernementaux, plutôt que de conserver des copies papier de ces formulaires, etc.

Deuxièmement, les ordinateurs peuvent aussi servir au divertissement. Avec une bonne paire d'écouteurs, un ordinateur portatif peut être votre seul appareil électronique de divertissement. Vous pouvez regarder de bons films sur DVD, écouter de la musique, visiter des musées partout dans de monde, etc.

5.4) Essayez de choisir des objets qui peuvent avoir plusieurs usages.

Vous pouvez souvent réduire le nombre d'objets en faisant jouer plusieurs rôles à un seul objet. Quelques exemples: une chaudière qui sert aussi de corbeille, un lit qui sert aussi de portemanteau mural, etc. Un autre exemple est toute cette «Trousse du célibataire», dans laquelle plusieurs objets jouent un double rôle, pour la survie d'urgence et pour la vie quotidienne (comme le matelas gonflable fait pour le camping, mais assez confortable pour servir à tous les jours; ou le «polochon» (ou sac de marin) qui peut être relié à un porte-paquetage («packboard» en anglais) et transporté comme havresac, ou utilisé au quotidien comme commode; etc.)

5.5) Profitez des progrès technologiques pour diminuer le poids et l'encombrement.

Bien sûr, le progrès technologique le plus important est l'ordinateur, mais il y en a bien d'autres. Quelques exemples qui me sont arrivées: une perceuse à batterie plus petite et plus puissante, un lit démontable qui remplace trois meubles (lit, bureau et commode), une chaise berçante pliante confortable qui a remplacé un gros fauteuil de lecture, une plaque chauffante de comptoir mono-élément qui a remplacé un gros poêle, etc.

5.6) Choisissez un «Contenant limitant».

Souvent, une catégorie d'objets est accumulable indéfiniment. Il faut alors choisir un «Contenant limitant» approprié, et s'y tenir. Par exemple, vous décidez (selon votre emploi) le nombre de centimètres linéaires d'étagères de bibliothèque dont vous avec réellement besoin, et vous bâtissez vos bibliothèques en conséquence. (Si une petite voix dans votre tête vous dit: «Mais j'aurai toujours besoin de plus de livres», vous avec un problème psychologique, pas un problème d'espace de rangement). Ensuite, une fois que vos étagères sont pleines, et que vous achetez un nouveau livre, vous devez en donner un plus vieux et moins bon à la bibliothèque municipale. Vous pouvez utiliser ce principe pour les CD de musique, pour les fournitures de nettoyage, les jouets de vos enfants, etc.

5.7) Évitez le «Piège de la maison de poupées».

Maison de poupée.

Certains virs qui tentent de se préparer pour les désastres tombent dans un syndrome psychologique bizarre, que nous pourrions appeler le «Piège de la maison de poupées». Avez-vous déjà observé des petites filles jouer avec leur maison de poupées? Elles ont de toutes petites tasses de thé, avec une toute petite table et de toutes petites chaises, et de toutes petites cuillières, et elles s'imaginent en train de faire face à des problèmes, et ensuite régler ces problèmes avec leurs outils touts petits et mignons. «Oh! J'ai besoin de thé!» Hop, elles sortent la toute petite théière. «Ah! J'ai besoin de sucre!» Hop, elles sortent la toute petite cuillière, etc.

J'avais oublié ce piège jusqu'à temps qu'un copain me montre le «EDC» d'un gars (en anglais, «Every Day Carry», une sorte de mini-boîte à outils pour faire face à toutes les urgences qui peuvent vous tomber dessus durant une situation difficile). C'était fascinant. Il avait de touts petits tubes de rince-bouche, de toutes petites scies, de touts petits couteaux, de touts petits tournevis, et même une toute petite cuillière! Il avait une quantité surprenante d'objets entassés dans une petite poche. Elle était très petite et commode, ce qui signifie qu'elle était très mobile, mais elle était aussi très inutile (à moins de vous imaginer en train de faire face à des problèmes, et de vous imaginer en train de régler ces problèmes avec des outils petits et mignons).

Voici un argument plus détaillé contre le «Piège de la maison de poupées». Un des objets les plus importants à avoir dans toute trousse d'urgence est un veston et un pantanlon de pluie (le veston doit avoir un capuchon, et c'est probablement une bonne idée d'inclure des gants et des bas à l'épreuve de l'eau dans une poche de ce veston). L'hypothermie peut tuer en quelques heures (en quelques minutes si vous êtes dans l'eau froide). D'un autre côté, vous pouvez survivre des semaines sans manger. La plus petite chose qui peut encore avoir la possibilité de vous garder vaguement au chaud est quelque chose qui bloque le vent, la pluie et la neige. Mais même s'ils sont fait d'un tissu haute-technologie, votre veston et vos pantalons empaquetés bien serré seront déjà plus gros que toute la trousse de «Maison de poupée» mentionnée ci-haut.

Une autre manière de dire la même chose est le vieux proverbe: «Gardez ça simple, aussi simple que possible, mais pas plus simple que ça!» Si vous avez besoin d'une pièce d'équipement pour survivre, et que vous avez fait des efforts pour obtenir la version la plus petite et la plus légère de cette pièce d'équipement, qui est encore assez robuste pour faire le travail de manière fiable, alors vous devez transporter cette pièce d'équipement. Ne vous faites pas accroire des histoires en vous imaginant en train de régler des problèmes, juste parce que vous avez une belle trousse remplie d'illusions d'optique mignonnes et toutes petites.

6) La redondance (2 = 1, et 1 = 0)

Pour diminuer la vulnérabilité aux défaillances, la redondance des composantes est nécessaire. Le dicton habituel est en anglais: «Two is one, and one is none». (Une autre manière de le dire, qui m'a récemment aidé dans mes décisions d'achat, est: «Si tu ne peux pas t'en payer deux pareils, un coûte trop cher pour toi».) Cette redondance peut être directe, indirecte, ou potentielle.

6.1) Avoir en double les objets importants qui s'y prêtent.

Exemples: la torche électrique, qui est si importante, et pas trop lourde, volumineuse ou coûteuse pour en avoir deux. Même chose pour la tuque, les mitaines et les bas de laine.

6.2) Pour certains objets qu'il serait difficile d'avoir en double, essayer au moins d'avoir un substitut tolérable.

Exemples: le canif qui peut jusqu'à un certain point remplacer le couteau, ou l'imperméable (avec plusieurs couches minces isolantes dessous) peut remplacer le parka d'hiver, ou des manches de manteau qui sont assez longues pour qu'on puisse les empoigner pour fermer les manches afin de garder ses mains au chaud et être à peu près capable d'empoigner des objets froids quand on oublie ses gants, etc.

6.3) L'argent + une bonne liste = une copie de toutes ses possessions.

Si vous avez un montant d'argent de secours (normalement sous forme d'assurances), et une sorte de «micro-film» de toutes vos possessions (les copies de sauvegarde de vos données, et l'Internet pour accéder à la «Trousse du célibataire»), vous pouvez reconstruire tout votre environnement matériel, exactement comme il était!

7) Soyez inintéressant pour vos ennemis

J'ai dit ci-haut jusqu'à quel point il était important d'être solidaire avec les autres hommes. Malheureusement, depuis le Péché originel, certains hommes sont aussi nos ennemis. Nous devons nous protéger contre les tueurs, les voleurs, les violeurs, etc. (J'inclus «bureaucrates de gouvernement gauchiste» dans ce «etc.».)

Je ne suis pas un expert sur l'auto-défense, mais se rendre inintéressant semble une bonne approche. Par inintéressant, je veux dire sans attraits, repoussant, et encore mieux, absent. En fait, je lisais un livre qui expliquait comment gérer les attaques d'ours, et une grande partie des conseils semblait tout-à-fait transférable aux attaques d'hommes:

7.1) Ne soyez pas alléchants: Pour les ours: Ne transportez pas de nourriture sur vous, ne mangez pas dans votre tente, et n'entreposez pas de nourriture près de votre tente. Pour les hommes mauvais, on pourrait dire: n'ayez pas l'air trop riche (bijoux, vêtements à la mode, voiture de luxe) ou trop pauvre (les pauvres sont une proie facile). N'ayez pas l'air trop prêt au combat (attire l'attention de la police) ou pas assez (attire l'attention des criminels). Ne dites pas de choses à propos de vous-même (où habitez-vous? quel est votre horaire? qu'y a-t-il dans votre maison? etc.).

7.2) Ajoutez des répulsifs: Pour les ours: Voyagez en groupe (les statistiques sur les attaques d'ours montrent que si vous n'êtes pas seul, les attaques diminuent grandement, et si vous êtes plus de quatre, elles sont presque inexistantes). Pour les hommes, la même chose! Pensez-y: quelle est la chose humaine qui risque le moins de se faire attaquer? Une grosse armée!

Continuons. Pour les ours: placez des barreaux d'une cage en acier entre l'ours et vous. Pour les hommes: verrouillez votre voiture, cadenassez votre vélo, faites poser une porte plus solide sur votre maison, etc. Pour les ours: battez-vous si vous êtes attaqués, en vous servant de n'importe quoi qui peut vous servir d'arme (les ours cherchent un repas facile, pas une bataille sanglante). Pour les hommes: la même chose! Mais faites un effort dès maintenant pour vous équiper de «dents acérées et de grandes griffes»...

7.2) Devenez absent: Pour éviter de rencontrer des ours, ou des hommes mauvais, il faut autant l'évitement statique que dynamique:

7.2.1) Évitement statique: Pour les ours, n'allez pas au fond des bois: c'est leur territoire préféré! Pour les hommes mauvais, ne faites pas des choses stupides, à des endroits stupides, à des heures stupides: c'est le «territoire» préféré des hommes mauvais! (Si vous allez festoyer avec des imbéciles et que vous revenez chez vous seule au milieu de la nuit, vous n'avez pas besoin d'un fusil; vous avez besoin de gros bon sens.)

7.2.2) Évitement statique: Parce que autant les ours que les hommes mauvais peuvent voyager hors de leur territoire habituel, vous devez conserver le sens de la situation (en anglais «situational awareness») ou «circonspection». Par exemple, ne vous promenez pas le cou cassé à 90 degrés parce que vous taponnez votre téléphone «intelligent». Au contraire, faites souvent pivoter votre cou de 360 degrés pour voir derrière vous. Un autre exemple: attendez-vous aux embuscades. Les prédateurs savent qu'ils devraient cacher leur piège au bout d'une sorte «d'entonnoir à sens unique». Par exemple, durant une sécheresse, un ours pourrait se cacher dans un buisson, près du seul point d'eau restant dans la forêt, et de manière à ce que le pauvre chevreuil se ramasse avec d'un côté un précipice, et de l'autre un ours affamé! Pour les hommes mauvais, ça peut devenir très compliqué, mais l'idée générale reste la même. Si vous vous sentez discrètement dirigé vers un endroit spécifique (l'«entonnoir à sens unique»), et que cet endroit spécifique a des cachettes commodes (buissons, bâtiments, un tournant dans la route ou le corridor qui vous empêche de voir loin devant, etc.), sauvez-vous pendant que vous le pouvez.

Malheureusement, les hommes peuvent aussi voyager virtuellement, c'est-à-dire qu'ils peuvent vous attaquer de bien d'autres manières que juste vous sauter dessus et vous arracher la tête comme un grizzly. Alors l'évitement dynamique peut devenir très compliqué. Par exemple, ne conservez pas tout votre argent à la banque si votre devise commence à se comporter bizarrement. Ne mettez pas votre information privée sur un dispositif électronique controlé par des hommes mauvais. Ne restez pas dans un pays qui dégénère en tyrannie, etc.

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