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L'Eucharistie : sommet de la prière et coeur vivant de la Messe! (4)

«CATÉ-QUIZ»

LE MYSTÈRE PASCAL DANS LES SACREMENTS DE L'ÉGLISE - (suite)

Pourquoi y a-t-il les Sacrements?

Les Sacrements sont pour la sanctification des hommes, l'édification de l'Église et l'augmentation de notre foi. [CÉC, No. 1123]

Comment les Sacrements confèrent-ils la grâce?

Ils la confèrent par eux-mêmes, par le pouvoir qui leur vient du Christ, indépendamment de celui qui l'administre. [CÉC, No. 1128]

Quels sont les fruits des Sacrements?

Ils sont au nombre de deux: l'un est personnel et l'autre ecclésial. [CÉC, No. 1134]

Quel est le fruit personnel?

Le fruit personnel est la Grâce qu'on reçoit. [CÉC, No. 1129-1134]

Quel est le fruit ecclésial?

Le fruit ecclésial est la croissance dans l'amour et dans la mission de témoignage. [CÉC, No. 1134]

La Prière fraternelle et l'Eucharistie

Le déroulement de la Messe

La Prière fraternelle dans la lumière de la Communion des Saints

Chaque jour, les Chrétiens sont invités à se réunir, matin et soir, pour rendre grâce au Seigneur, écouter la Parole de Dieu et Le supplier au nom de leurs frères, les hommes.

Si nous ne pouvons nous rassembler à l'église, comme le Dimanche, nous prenons un temps suffisamment long, dans l'horaire parfois chargé de notre vie quotidienne, pour établir un contact vital entre Dieu et nous. Ce lien, très réel et très fort, est alimenté par une Foi profonde, dans la prière ; plus nous cherchons Dieu, plus nous Le désirons, c'est ainsi! Cela s'explique facilement lorsque nous pensons que Dieu est un Être Infini et que nous, nous sommes des êtres limités, et que nous aurons toute l'Éternité pour Le découvrir!

Ce commerce d'amour, que nous établissons avec le Ciel, est celui de notre prière qui s'élève comme l'offrande du soir et du matin, celui de notre émerveillement des Grâces reçues, de nos demandes de pardon, de notre amour reconnaissant, de nos sentiments d'abandon et de confiance bref, de tous les événements qui tissent notre humble quotidien, et que nous présentons à notre Père du Ciel.

Quelle valeur formidable acquiert alors notre prière lorsque nous unissons notre louange à celle de toute l'Église! C'est ce que nous pouvons appeler la Communion des Saints qui accompagne l'Église :

- L'Église triomphante que forment les Élus du Ciel, unis à toute la Cour céleste, pour chanter la Gloire de Dieu ;

- L'Église souffrante, ou le Purgatoire, là où sont les âmes des personnes qui n'ont pas eu l'occasion d'expier, sur la terre, les peines dues aux péchés commis, et qui satisfont à la Justice de Dieu, pour un temps, avant leur entrée au Ciel ;

- L'Église militante, et c'est chacun des fidèles baptisés en communion avec le Pape, c'est chacun de nous qui devenons par le fait même, enfants de Dieu et de l'Église car nous avons été incorporés au Christ, qui est la tête du Corps mystique qu'est l'Église. Nous portons aussi dans notre prière la dimension apostolique et missionnaire de l'Église, c'est-à-dire tous nos frères et soeurs qui font partie de cette Humanité aimée de Dieu!

Deux avantages découlent de cette Communion des Saints dans la prière :

1- sur la terre, les membres vivants s'assistent mutuellement par leurs prières et leurs bonnes oeuvres, et sont aidés par l'intercession des Saints du Ciel ;

2- les âmes du Purgatoire sont soulagées par les Saints du Ciel et par les fidèles de la terre.

Saint Paul compare les rapports mutuels des membres du Corps mystique à ceux du corps humain, lesquels s'entraident selon les fonctions de chacun. De même les membres de l'Église échangent leurs bons «services», selon l'état et les pouvoirs de chacun d'eux dans les diverses catégories. Ainsi les Saints du Ciel n'ont pas besoin de notre assistance, mais il sont honorés du culte que nous leur rendons et de la confiance que nous leur témoignons.

Restent les membres de l'Église militante et ceux de l'Église souffrante. Entre les deux, ce sont les premiers qui ont le plus besoin de secours parce que les seconds ont l'assurance d'entrer un jour au Ciel. Voilà pourquoi, nous prions d'abord et surtout pour les âmes qui soutiennent, ici-bas, une lutte périlleuse et sans merci, pour parvenir un jour à notre véritable Patrie : le Ciel!

La Prière fraternelle dans le rayonnement de l'Eucharistie

Dès les premiers siècles, les Chrétiens prirent l'habitude de célébrer l'Eucharistie plusieurs fois en semaine, spécialement le mercredi et le vendredi, ainsi qu'aux anniversaires des Saints.

On la célébrait plus souvent durant le Carême. En certaines régions on le faisait tous les jours, comme en témoigne saint Ambroise : «Tu entends dire, déclare-t-il, que chaque fois qu'on offre le Sacrifice, on représente la Mort, la Résurrection du Seigneur, ainsi que la rémission des péchés, et tu ne reçois pas chaque jour ce Pain de Vie?»

Chaque jour nous prions Dieu de nous donner, aujourd'hui, le pain de ce jour. Or le Pain que nous demandons, c'est avant tout, le Corps du Christ : «Si, ajoute saint Ambroise, le Christ est à toi aujourd'hui, Il ressuscite aussi pour toi aujourd'hui.»

Telle est la raison pour laquelle l'Église nous enseigne et nous encourage à participer chaque jour, si nous le pouvons, à la Célébration de l'Eucharistie. Le désir de parvenir à l'Unité nous incite à tourner nos regards vers l'Eucharistie, qui est le Sacrement par excellence de l'Unité du Peuple de Dieu, étant donné qu'il en est l'expression la plus parfaite et la source incomparable.

Mis en contact avec le Seigneur dans la prière, et fortifiés par l'Eucharistie, nous apprenons à faire dans notre vie quotidienne «un bon usage des choses qui passent, en nous attachant dès maintenant à ceux qui demeurent.» (Prière du 17e Dimanche)

Voyons, maintenant, les différentes parties de la Messe, et approfondissons les explications qui nous aideront à mieux vivre notre Messe.

Recueillement

Il convient, en arrivant à l'église, de nous mettre en présence de Celui que nous sommes venus visiter et adorer. Plus nous ferons abstraction de ce qui nous entoure et qui, bien souvent nous est cause de distraction, plus nous aurons les bonnes dispositions pour participer à la Messe. Comme le disent nos parents : «On ne va pas à l'église pour regarder la casquette de l'un ou le manteau de l'autre...»

Il est donc très important ce moment de prière intérieure et de recueillement, où nous prions pour le Prêtre qui se prépare à célébrer les Saints Mystères, et pour les fidèles présents et pour ceux qui s'unissent spirituellement aux Messes qui se célèbrent dans le monde, ainsi que pour les âmes qui, malheureusement, se privent volontairement de ce trésor de Grâces que nous offre la Célébration eucharistique.

Ouverture de la Célébration

Antienne d'ouverture

Lorsque le Prêtre s'avance, l'assemblée se lève pour l'accueillir en chantant, ou en récitant, l'antienne d'ouverture qui est accordée au Mystère du temps liturgique ou de la Fête du jour. L'antienne achevée, les fidèles, avec le Prêtre, font le signe de la Croix, et c'est la salutation mutuelle.

Préparation pénitentielle

Le Prêtre invite l'assemblée à se recueillir avant de demander à Dieu le pardon de ses fautes. On observe un temps de silence durant lequel chacun fait, devant Dieu, le point de sa vie. Puis, tous reconnaissent ensemble leur état de pécheurs, en disant avec le Prêtre le «Je confesse à Dieu», ou l'une ou l'autre des formules approuvées par la Constitution liturgique.

Acclamation au Christ

Selon la préparation pénitentielle qui a été formulée, on dit (ou on chante) ensuite le Kyrie ou «Seigneur, prends pitié» comme acclamation au Christ, le Fils de Dieu (Kyrie eleison, est en langue grecque).

Le «Seigneur, prends pitié» est une supplication pressante adressée à la Sainte Trinité pour obtenir son secours avant d'offrir le Saint Sacrifice. Il appelle avec insistance le secours de Dieu. On pourrait dire que ces trois demandes de pardon, car nous les prononçons trois fois, sont pour le pardon de nos péchés dans le passé de notre vie, pour le présent de notre vie, et pour l'avenir, en vue de notre Salut. Nous demandons alors pardon pour nos négligences et nos fautes.

Le «Gloria»

Le «Gloria» est-il chanté à toutes les Messes? Non. Étant un chant de joie, il ne convient pas de réciter ou de chanter ce cantique aux jours de deuil ou de pénitence, par exemple : durant l'Avent et le Carême.

Vous l'avez sans doute remarqué, dans le Gloria, qu'on retrouve les quatre fins du Sacrifice de la Messe :

1- L'adoration : premier sentiment de la créature envers son Créateur : «Gloire à Dieu... nous T'adorons, nous Te glorifions...»

2- L'action de grâces : en souvenir de tous les dons reçus de Dieu : « Nous te rendons grâces... Dieu, Père Tout-Puissant...»

3- L'expiation : puis, un retour sur nos misères morales, une pensée d'expiation pour nos fautes «Seigneur Fils Unique Jésus-Christ... prends pitié de nous...»

4- La demande humble et confiante : pour nos innombrables besoins : «Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous ; Toi seul es le Très-Haut... »

Créée pour la Gloire de Dieu, l'humanité entière doit faire monter vers le Ciel un concert ininterrompu de louange et d'amour. Hélas! Le péché a pour ainsi dire glacé les lèvres de beaucoup de pécheurs et paralysé leurs voix de sorte que l'écho de leurs chants n'arrive plus à se mêler aux cantiques harmonieux de la Cour céleste. Essayons, pour notre part, pendant le «Gloria», d'unir nos voix à celles de nos frères et soeurs dispersés dans tout l'univers, et glorifions la Très Sainte Trinité, en réparation pour les créatures qui Lui refusent la Gloire qui Lui revient.

Prière d'ouverture

Après le «Gloria», vient l'Oraison lue par le Prêtre, et qui se termine par «l'Amen» des fidèles. Ce mot «Amen» engage ceux qui le prononcent. De la part des fidèles, c'est témoigner leur solidarité, leur union avec ce que dit le Prêtre, d'où l'importance de prononcer, de tout notre coeur, ce mot «Amen».

Cette première partie que nous venons de voir, nous parle de la préparation du coeur : humilité, désir de purification, prière.

Liturgie de la Parole

Lecture (ou Épître)

Le mot «Épître» veut dire : Lettre.

Au début de l'Église, les fidèles ne se réunissaient que pour assister au Saint-Sacrifice. C'était donc, pendant la Messe, que les Épîtres de Saint Paul étaient lues selon sa recommandation : «Cette Épître que je vous écris, dit Saint Paul aux Colossiens, vous la lirez parmi vous ; puis, vous aurez soin qu'elle soit lue dans l'Église de Laodicée ; lisez ensuite, vous-mêmes, celle qui est adressée à Laodicée.»

Conformément à la consigne de Saint Paul, les différentes Épîtres étaient lues devant le peuple, puis copiées avec un grand soin ; ensuite, on en faisait l'échange avec l'Église voisine.

C'était une scène émouvante que la lecture des lettres de Saint Paul, surtout celles qu'il avait écrites dans sa prison! Un Prêtre en faisait la lecture, et dans l'assistance, on sentait le souffle de l'Apôtre des Nations. Quelle attention! Quel silence! Mais aussi, combien la Foi était éclairée et la volonté affermie!

Dans nos églises, un lecteur monte à l'ambon, ou s'avance vers le pupitre, pour faire la première lecture tirée de l'un des livres de l'Ancien ou du Nouveau Testament.

Psaume

La lecture achevée, le lecteur ou un chantre (psalmiste) récite le psaume. L'assemblée y participe par le refrain.

Deuxième Lecture

Aux solennités, on lit une deuxième lecture, prise dans une lettre adressée par un Apôtre aux Premiers Chrétiens. C'est le plus souvent une lettre de Saint Paul.

Prière avant l'Évangile

Remarquons une fois de plus, par la prière qui va suivre, le grand souci de l'Église pour préparer l'âme du Célébrant et des fidèles aux actes importants qui nous acheminent vers l'Offrande du Saint-Sacrifice.

La proclamation de l'Évangile constitue le sommet de la liturgie de la Parole. C'est pourquoi l'assemblée se lève pour acclamer le Christ qui va parler.

Cette acclamation consiste dans l'Alléluia suivi d'un texte très court et d'une reprise de l'Alléluia. En Carême, l'Alléluia est remplacé par une autre expression de louange.

À certaines Messes plus solennelles, une procession conduit vers l'ambon celui qui va lire l'Évangile : le Diacre ou le Prêtre (portant le livre des Évangiles qu'il a pris sur l'autel), s'avance, précédé d'un ministre qui porte l'encens et encadré par deux porte-flambeau.

Le Diacre ou le Prêtre salue l'assemblée. Si c'est le Prêtre, il dit alors à voix basse : «Seigneur, purifie mon coeur et mes lèvres afin que je puisse annoncer dignement Ta Parole à mes frères.»

Puis, si l'on a apporté l'encens, le Diacre ou le Prêtre encense le livre. Il lit ensuite le texte de l'Évangile.

L'encens

Que signifie l'encens dont on fait usage aux Messe solennelles? L'encens est le symbole du sacrifice intérieur, de la prière, surtout celle qui n'est pas intéressée, qui ne veut rien d'autre que s'élever vers Dieu comme un chant, car elle est amour, parfum, beauté.

On a déjà comparé le coeur du Chrétien fervent à un encensoir : ouvert vers le haut et fermé par le bas ; ouvert vers Dieu et fermé aux choses de la terre. Il envoie à la Trinité Sainte l'encens de sa pureté et le feu de son amour.

L'Évangile

La proclamation de l'Évangile constitue le sommet de la liturgie de la Parole. C'est pourquoi l'assemblée se lève pour acclamer le Christ qui va parler...

Il n'y a pas un livre qui ait reçu autant d'honneurs que l'Évangile!

Ce Livre inspiré, qui contient la Bonne nouvelle du Royaume des cieux, et sur lequel on prête serment de la vérité de ce que l'on dit, a été entouré de la même vénération, et traité avec le même respect que la Sainte Eucharistie. Voici quelques détails intéressants :

- Autrefois, l'Évangile était enfermé dans le Tabernacle avec l'Eucharistie.

- Jusqu'au XIe siècle, on portait solennellement l'Évangile en procession. L'Évangéliaire (Livre contenant les Évangiles) était placé avec honneur sur un brancard et porté par les Diacres ; la foule faisait escorte avec des bannières ou étendards. Pendant le parcours, on ne cessait d'encenser. Ce n'est qu'au XIe siècle que, dans les florissants monastères de Normandie, s'organisèrent les premières processions avec le Très Saint-Sacrement, qui finiront par supplanter celles de l'Évangile.

- Les Premiers Chrétiens transcrivaient l'Évangile, Le portaient sur eux et, après la mort, on Le déposait sur leur poitrine. Un jour, sous la persécution de Dioclétien, un juge ordonnait de jeter au feu les Évangiles des martyrs. «Cruel bourreau, lui répondit l'un d'eux, quand même tu t'emparerais de toutes nos écritures, en sorte qu'il n'en resta plus de trace sur la terre, nos fils n'auraient qu'à consulter leur coeur pour y trouver gravée, la Parole de Dieu. Déchire, si tu le peux, déchire cet Évangile intérieur écrit dans nos âmes!...»

- À la lecture de l'Évangile, toute l'assemblée se tient debout. Autrefois, l'empereur déposait sa couronne, les chevaliers tiraient leur épée pour affirmer qu'ils étaient prêts à verser leur sang pour l'Évangile.

- L'Évangile est le seul Livre qui soit encensé après avoir reçu cette autre marque de respect : l'inclination. Il est encensé trois fois comme le Saint-Sacrement.

- Durant la liturgie, l'Évangile est le seul Livre qui soit baisé.

- L'Évangile est le seul Livre qu'on accompagne de lumières. «Dans toutes les églises d'Orient, dit saint Jérôme, à la lecture de l'Évangile, bien que le soleil brille déjà au ciel, on allume des cierges, non certes pas pour chasser les ténèbres, mais pour témoigner de la joie.»

Pourquoi ces honneurs rendus à l'Évangile?

C'est que l'Évangile est la bouche de Jésus-Christ!

L'Évangile contient le coeur et la doctrine de Jésus. Notre- Seigneur parle par le ministère de Ses Prêtres : L'écouter, c'est déjà recevoir Jésus, c'est déjà communier.

Dès lors, nous n'avons rien à envier aux contemporains de Jésus : car beaucoup de ceux qui L'ont vu et entendu n'ont pas cru en Lui ; plusieurs L'ont même persécuté et mis à mort. C'est que la Parole ne sauve pas par Elle-même : réduite à sa réalité matérielle, à des sons, Elle ne sert de rien ; c'est l'Esprit qui vivifie. L'Évangile nous sauvera dans la mesure où nous en vivrons.

Pourquoi les signes de la Croix?

Avant de faire la lecture de l'Évangile, le Prêtre le marque, avec son pouce, d'un signe de Croix, ainsi que sur son front, ses lèvres et son coeur :

- sur le texte, pour distinguer l'Évangile des écrits des Apôtres ou des Prophètes ;

- sur son front, pour être préservé de toutes distractions, pensées futiles ou mauvaises ;

- sur ses lèvres, pour les consacrer à annoncer la «Bonne Nouvelle» ;

- sur son coeur, pour garder les paroles du Christ dans son coeur, à l'exemple de la Très Sainte Vierge, et pour les méditer avec amour.

Les fidèles accompagnent le Prêtre pour les trois derniers signes de Croix.

Suite, à la prochaine leçon...

 

Capsules de gentillesse

Rappelons-nous, qu'elle est vivante la Parole de Dieu, et que le Seigneur, qui est venu faire toutes choses nouvelles, a encore, aujourd'hui, quelque chose à dire à chacun d'entre nous, dans le secret de son coeur... L'Évangile nous sauvera dans la mesure où nous en vivrons.

N'oublions pas l'Indulgence plénière que nous pouvons obtenir, à tous les jours, en cette Année Eucharistique!

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